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Leur société
Sociétés d’autoroutes : voleurs de grand chemin
Les principaux réseaux autoroutiers devraient à nouveau augmenter leurs tarifs de plus de 2 % le 1er février, selon le ministère des Transports.
Ce racket des automobilistes en faveur des grandes entreprises autoroutières a été voulu et organisé depuis vingt ans par les gouvernements successifs.
C’est le gouvernement de gauche plurielle de Jospin qui, en 2002, autorisa l’exploitation d’une partie du réseau autoroutier par des entreprises privées telles que Vinci Autoroutes ou Eiffage. Ce mouvement de privatisation fut amplifié en 2005, sous le gouvernement de Villepin. En 2014, une série de rapports parlementaires s’étaient scandalisés devant la « rentabilité exceptionnelle » et « injustifiée » de la gestion autoroutière pour Vinci et Eiffage, comprise entre 20 % et 24 %. Ils faisaient semblant de s’étonner que la part des bénéfices reversée aux actionnaires avait très nettement augmenté au fil des hausses des tarifs. Cela n’empêcha nullement, en 2015, Ségolène Royal et Emmanuel Macron de signer un nouvel accord prévoyant un allongement de la durée des concessions ainsi qu’une augmentation des tarifs des péages. De fait, leur hausse moyenne annuelle depuis 2013 a été de 7,5 %, bien au-dessus de l’inflation.
Tout aussi hypocritement, des dirigeants, de droite comme de gauche dénoncent de leur côté régulièrement les prétendues dérives de la privatisation des autoroutes, où l’État se serait fait berner.
Comme si ce n’était pas une politique de cadeaux aux capitalistes du BTP, voulue dès le départ ! Élisabeth Borne personnifie cette politique : actuellement ministre du Travail après avoir été celle des Transports, elle était de 2007 à 2008 directrice des concessions chez Eiffage, chargée du dossier des autoroutes. Au moment de la signature de l’accord de 2015 par la ministre Royal, elle était directrice de cabinet de celle-ci.