Enseignement supérieur : un rapport pour la corbeille ?08/12/20212021Journal/medias/journalnumero/images/2021/12/2784.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Enseignement supérieur : un rapport pour la corbeille ?

Fin novembre, un rapport du Conseil d’analyse économique, organisme dépendant du Premier ministre, a indiqué que la dépense publique par étudiant est en diminution constante depuis 2010.

On y apprend sans surprise qu’il y a 3,5 enseignants pour 100 étudiants à l’université contre neuf dans les grandes écoles d’ingénieurs, que le taux d’échec augmente à l’université et que les enfants d’ouvriers ont plus de difficultés à poursuivre leurs études que les rejetons de possédants. On y apprend aussi, et c’est plus surprenant venant de services du gouvernement, qu’un investissement de 5 à 7 milliards d’euros par an améliorerait la situation. Et les rapporteurs d’affirmer, après Abraham Lincoln, Victor Hugo et quelques autres, que l’argent dépensé pour l’éducation, même si leur chiffre semble mesquin après des années de disette et de croissance démographique, est le meilleur placement possible.

Ce n’est visiblement pas le point de vue du ministre Blanquer. Il assène en effet régulièrement qu’il suffirait que les professeurs soient plus dévoués et mieux organisés, au point que son ministère rend au budget général de l’argent non utilisé par l’Éducation nationale. Le budget général, tout de soutien au grand capital, est évidemment bien plus considéré et considérable que le budget consacré aux études des enfants de travailleurs. Il y a donc peu de chance que Blanquer ou son successeur changent d’avis à cause d’un simple conseil. C’est bien pourquoi, quel que soit le respect dû au travail du Conseil d’analyse économique, le rapport servira sans doute tout au plus à caler un bureau bancal dans quelque sous-secrétariat.

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