Renault : rassemblement contre les suppressions de postes14/04/20212021Journal/medias/journalnumero/images/2021/04/2750.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Renault : rassemblement contre les suppressions de postes

Jeudi 8 avril, environ 300 travailleurs de différents sites Renault se sont rassemblés devant le siège social de Boulogne-Billancourt, pour refuser les suppressions d’emplois et les fermetures d’usines.

Même si la coordination CGT, initialement à l’origine de l’appel avec le syndicat Sud, s’en était finalement retirée, des militants locaux avaient organisé le déplacement depuis des sites proches ou moins proches. Venus du Technocentre de Guyancourt, des sites de Lardy et Aubevoye, du Mans, de Flins, les travailleurs présents ont retrouvé une centaine de travailleurs de la fonderie MBF Aluminium de Saint-Claude, dans le Jura. Ces derniers, employés par ce sous-traitant fournisseur de carters de moteurs pour Stellantis et Renault, en redressement judiciaire depuis novembre 2020 et qui prévoit de fermer, étaient venus exiger auprès d’un des donneurs d’ordres le maintien de leurs emplois.

Le problème des travailleurs de Renault est le même. Le constructeur a prévu la suppression de 15 000 emplois dans le monde, dont 4 600 en France. En quelques mois déjà, des milliers de prestataires et d’intérimaires ont été jetés dehors. La direction va fermer l’usine de Choisy-le-Roi et menace celle de Flins, où plus aucun véhicule ne sera monté. Les sous-traitants ne sont pas épargnés : Adient, l’usine de sièges de Rosny-sur-Seine, fait chômer les travailleurs une semaine sur deux et prévoit de fermer en 2022 et, à MBF Aluminium, les travailleurs subissent le chantage de leur direction : soit ils partent avec la rupture conventionnelle collective, soit ils sont licenciés fin avril.

Partout, dans les usines, les bureaux d’études ou les services administratifs, Renault essaie, sans succès, de pousser le plus de travailleurs possible vers la sortie, tout en écrasant de travail ceux qui restent, en présentiel comme en télétravail. À l’usine de Flins, par exemple, les cadences insupportables alternent, au gré du patron, avec les journées non travaillées, financées par du chômage partiel imposé assorti du vol de jours de congé.

Depuis quelques semaines, des travailleurs manifestent ouvertement leur refus. À Aubevoye, Lardy, au Technocentre et au Mans, les travailleurs de la maintenance des moyens d’essais s’opposent à tout licenciement. À MBF Aluminium, les travailleurs sont déterminés à ne pas se laisser faire et s’organisent.

Lors du rassemblement à Billancourt, des interventions ont dénoncé les pressions et les magouilles de la direction de Renault. L’idée de se défendre tous ensemble contre ces attaques, quel que soit le site ou le sous-traitant, de répartir le travail entre tous et de prendre sur les milliards de bénéfices accumulés depuis des années pour garantir les salaires a été applaudie. Comme l’avait clairement dit un militant de MBF, « il y a un manque de 10 millions, qui représenterait le maintien des effectifs de l’entreprise ». Ils ne seraient pas difficiles à trouver, puisque dans les coffres de Renault, 25 milliards ont été accumulés en une décennie.

Comme le constataient lors du rassemblement de jeunes apprentis de MBF Aluminium, venus avec leurs camarades depuis le Jura : « On est venus apprendre le métier, Renault nous apprend la lutte ! »

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