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Leur société
Marine Le Pen : par l’odeur alléchée
« Mon objectif est d’être présidente de la République », claironne Marine Le Pen dans les médias. Ses interventions visent à démontrer qu’elle est une politicienne comme les autres, autrement dit une responsable politique capable de faire payer la crise aux classes populaires.
Pour gagner, Le Pen veut se présenter comme présidentiable, c’est-à-dire capable de gouverner de manière aussi respectueuse des intérêts de la bourgeoisie que tous ceux qui ont occupé cette fonction. Pour montrer patte blanche, elle recentre donc son programme pour séduire les électeurs plus modérés de la droite traditionnelle. Elle déclare qu’elle est pour le remboursement de la dette afin de rassurer la petite bourgeoisie qui craint de perdre ses économies. Elle multiplie les références aux valeurs républicaines pour se détacher de l’image d’un parti opposé au système politique en vigueur. Dans un contexte où le gouvernement droitise son langage pour draguer les électeurs du RN, elle peut même arriver à afficher l’image d’une politicienne plus mesurée.
Ne voulant plus apparaître comme la chef d’un parti antisystème, Le Pen propose même désormais d’être la présidente d’un « gouvernement d’unité nationale », invitation à la droite, voire à la gauche, à la rejoindre. Comme tout bon politicien bourgeois qui se respecte, elle sait que pour aller à la mangeoire, il peut être nécessaire de s’entendre avec ceux d’autres partis.
Quant au programme, il se limite pour l’essentiel à une critique des décisions confuses du gouvernement. Mais lorsque Le Pen prend position, ce n’est pas sur le terrain de la défense des travailleurs. Pour résoudre la crise dans les hôpitaux, elle ne parle d’aucune embauche, mais plutôt de faire venir en renfort les médecins retraités. Elle a beau parler de la retraite à 60 ans, elle est comme tous les autres favorable à faire travailler les retraités et non pas à embaucher des jeunes.
Au-delà de la démagogie dont elle est capable en direction des classes populaires, c’est bien sur ce terrain de la lutte de tous les travailleurs contre les capitalistes qu’elle montre à quel point elle est du côté des ennemis du monde du travail. Comme elle ne dénonce jamais la responsabilité des capitalistes qui possèdent toute l’économie, on sait que, si elle arrivait au pouvoir, elle mènerait des politiques appauvrissant les travailleurs et soutenant ces capitalistes.
La première mesure que Le Pen dit vouloir mettre en œuvre si elle est élue est un référendum sur l’immigration. En cela, elle poursuit sa démagogie qui vise à faire croire que les travailleurs immigrés sont responsables de la crise. Une démagogie qui divise les travailleurs et les affaiblit dans leur résistance à l’aggravation de l’exploitation dans les entreprises.