PSA – Douvrin : refusons la fermeture programmée14/04/20212021Journal/medias/journalnumero/images/2021/04/2750.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

PSA – Douvrin : refusons la fermeture programmée

La direction du groupe PSA a annoncé fin février que le moteur EP nouvelle génération ne serait pas produit dans l’usine de Douvrin, dans le Pas-de-Calais. Avec l’arrêt d’un autre moteur en 2022 cela provoquerait la fermeture de l’établissement.

Dans l’usine, cette annonce a sonné comme un coup de tonnerre. La direction a l’audace de déclarer que la perte du moteur EP, à essence, serait due à la transition énergétique vers le tout électrique. C’est un grossier mensonge ! Elle continuera à produire ce moteur en version hybride, c’est sa poule aux œufs d’or, mais elle veut le produire ailleurs.

Aux travailleurs de cette usine, l’ex-Française de Mécanique, elle fait miroiter des reclassements dans l’usine de batteries ACC (PSA + Total) qui devrait se construire juste à côté. Elle ose promettre, la main sur le cœur, 1 400 à 2 000 emplois à ACC pour… 2030. Mais elle refuse de s’engager par écrit parce que, en fait, il s’agit pour elle de vendre du rêve pour pouvoir vider l’usine tranquillement.

Pour l’instant, la seule chose que semble promettre ACC est 200 à 300 emplois fin 2023 ! Dans l’usine, la direction a déjà proposé à quelques techniciens qui travaillaient sur le projet EP de se raccrocher à d’autres usines.

Samedi 10 avril, plus de 800 personnes se sont mobilisées sur la zone industrielle de Douvrin pour protester contre les plans de PSA. Des travailleurs de l’entreprise, souvent accompagnés de leur famille, venaient protester car beaucoup voient bien qu’il est question de leur emploi mais aussi de celui de leurs enfants, de leurs amis. Après la fermeture de l’usine de Bridgestone juste à côté, ce sont effectivement des milliers d’emplois directs et indirects qui seraient rayés de la carte en quelques mois.

De nombreux élus étaient aussi présents car PSA a bénéficié d’énormes subventions de la part des municipalités proches. Comme le disait un maire d’une commune voisine : « On leur donne des millions qui seraient utiles ailleurs, et voilà ce qu’ils en font ! »

PSA est un groupe extrêmement riche qui a fait 15 milliards de bénéfices aux dépens des travailleurs en six ans. Il faudra une mobilisation importante de ces travailleurs pour faire reculer PSA car seule la colère de ceux qui produisent les profits pourra faire peur au PDG et à ses actionnaires.

Après le débrayage de 150 travailleurs en mars, ce rassemblement réussi est un encouragement. Un nouveau rendez-vous est prévu par la CGT le 6 mai. On ne peut que souhaiter que la lutte s’amplifie pour faire plier ce groupe, qui a largement les moyens de maintenir le travail de chacun mais qui ne cédera que s’il y est forcé.

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