PCF : un candidat à la présidentielle, pourquoi ?14/04/20212021Journal/medias/journalnumero/images/2021/04/2750.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Elections

PCF : un candidat à la présidentielle, pourquoi ?

Dimanche 11 avril, une convention nationale du PCF s’est prononcée à une large majorité pour que le parti soit présent à l’élection présidentielle de 2022.

L’ensemble des militants devra, d’ici le 9 mai, confirmer ce choix politique et désigner le candidat, mais personne ne doute que c’est au secrétaire national Fabien Roussel qu’il reviendra de porter les couleurs de son parti.

C’est précisément en affirmant la nécessité d’apparaître à l’élection présidentielle, après que le PCF s’était effacé derrière Jean-Luc Mélenchon en 2012 et 2017, que Roussel avait été élu secrétaire national en 2018. Pour les militants du PCF qui s’acharnent à faire vivre leur parti dans les entreprises et les quartiers, ce choix doit être d’autant plus réconfortant qu’il s’accompagne d’une floraison de déclarations radicales. Fabien Roussel affirme s’adresser au monde du travail, à ceux qui sont en colère. Et d’ajouter qu’il veut désormais un changement de société radical, que c’en est fini de la gauche qui déçoit, des candidats uniques de compromis, de toutes les erreurs du passé.

Puis, ayant repris son souffle, le secrétaire national du PCF précise, d’une part, qu’il participe et participera à toutes les discussions pré-présidentielles à gauche, d’autre part et surtout, que la vraie bataille et la vraie victoire se joueront après l’élection présidentielle, aux élections législatives. En effet, il s’agira là de garder et peut-être de conquérir bien mieux que des pourcentages décevants pour des militants imprégnés d’illusions électorales, de réels et concrets sièges de députés. Or le PCF ne peut l’envisager qu’avec des alliances ou, au minimum, des accords de désistement avec le PS, LFI et les écologistes. Il est donc plus que probable que les discours radicaux du candidat en vue d’une présidentielle jugée perdue d’avance pour la gauche ne soient destinés qu’à satisfaire une partie des militants. Quant aux affaires sérieuses, les sièges gagnables, elles se traiteront dans les couloirs avec les habituels partenaires et concurrents. Ainsi, le maintien jusqu’au bout de la candidature Roussel dépendra beaucoup plus de l’avancée des discussions sur les élections législatives que des sentiments et des besoins politiques des militants de base du PCF.

Pour ce qui est du programme politique, le PCF dit vouloir « une vraie politique de gauche ». On a eu une idée de ce que cela peut devenir concrètement lorsque la gauche parvient au gouvernement, comme sous la présidence Hollande. Ce ne sont là que des mots derrière lesquels le vrai problème du PCF reste que, pour avoir des élus, censés représenter les intérêts populaires, il doit s’allier avec des partis et des politiciens soucieux des intérêts de la bourgeoisie et pas de ceux de la population. « Ceux qui souffrent », pour reprendre les mots de Fabien Roussel, y compris les militants du PCF qui vivent et militent parmi eux, devront trouver une autre voix pour se faire entendre.

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