PSA – Rennes-La Janais : folie patronale17/02/20212021Journal/medias/journalarticle/images/2021/02/P13_Cadences_infernales_0k_Lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C74%2C800%2C524_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

PSA – Rennes-La Janais : folie patronale

Depuis le début de l’année, tous les constructeurs automobiles mondiaux sont confrontés à une pénurie de composants électroniques. Les stocks de puces électroniques pour l’automobile sont au plus bas dans l’attente des fournitures de l’entreprise taïwanaise TSMC, qui fabrique 70 % de la production mondiale.

Illustration - folie patronale

Après Volkswagen, Ford, Toyota, Fiat-Chrysler, c’est au tour de PSA d’avoir des difficultés à s’approvisionner en calculateurs électroniques, essentiels au fonctionnement des voitures modernes. Depuis début février, la direction de l’usine de Rennes-La Janais, qui gère au jour le jour ses approvisionnements en pièces électroniques, impose aux travailleurs de consulter un numéro vert chaque jour pour savoir s’ils doivent venir travailler.

Les stocks de pièces sont tellement faibles que PSA affrète quasiment quotidiennement des avions pour amener quelques palettes de calculateurs assemblés chez des fournisseurs installés principalement en Europe de l’Est. Parfois, des voitures sont produites sans ces fameuses pièces. Des centaines, invendables, sont stockées sur des parcs en attendant d’être retouchées.

Pour autant, les cadences de production ne sont pas ralenties. Les chaînes tournent à fond. Il n’y a guère que les samedis prévus en heures supplémentaires qui ont été annulés.

Même mardi 9 février, alors que la région rennaise était couverte de neige, la direction a fait travailler le soir jusqu’à la fin de la journée à 21 h 02. Pire, elle a même imposé ce jour-là une demi-heure supplémentaire à un atelier.

Avec des conditions météo inhabituelles, certains ouvriers habitant les campagnes ont mis plusieurs heures à rentrer chez eux, avec le risque d’avoir un accident. Ceux utilisant les bus de la ville de Rennes ont dû se débrouiller pour rentrer car ils avaient été stoppés par précaution !

Les travailleurs de l’usine ont été choqués et en colère contre la direction qui leur a fait prendre des risques pour produire des voitures dans ces conditions. Devant ce mépris des patrons, beaucoup n’ont fait aucun effort pour venir le lendemain et, ce jour-là, l’usine a dû tourner au ralenti, faute de personnel !

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