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Leur société
Loi climat : les capitalistes peuvent continuer à polluer
Le gouvernement a présenté le 10 février son projet de loi censé lutter contre le réchauffement climatique, pompeusement baptisé « climat et résilience ». S’il est prêt à prendre des mesures contraignantes pour la population, en revanche il n’en prend aucune susceptible de nuire aux intérêts des grands groupes industriels.
Ainsi l’écotaxe, mise au placard suite à la mobilisation des transporteurs routiers en 2013, est remise à l’ordre du jour. Parmi les autres mesures, on peut citer la suppression des lignes aériennes intérieures pour les trajets pouvant être effectués en train en moins de 2 h 30, l’interdiction de mettre en location un logement dit énergivore dès 2023 ou l’introduction d’un menu végétarien dans les collectivités locales. Quant aux mesures concernant les industriels, principaux responsables du dérèglement climatique, il n’y a rien, si ce n’est l’interdiction de la publicité pour les énergies fossiles et la promotion d’un code de bonne conduite.
Ces mesures sont tellement dérisoires que le Conseil d’État les a jugées insuffisantes, voire inutiles. Mais comment pouvait-il en être autrement ? Pour évaluer les conséquences de son projet, le gouvernement a fait appel à un cabinet de conseil, le Boston Consulting Group, dont la clientèle est composée à 60 % des entreprises du CAC 40 et de leurs équivalents dans le monde, dont BASF, l’empereur des pesticides. On ne pouvait donc guère s’attendre à ce que l’expertise de ce cabinet fasse un lien entre le réchauffement climatique et les pratiques des grands groupes capitalistes.
Au-delà des effets de manche, l’inaction du gouvernement en matière climatique découle de sa soumission aux intérêts de la grande bourgeoisie.