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Leur société
Morts dans la rue : un système social meurtrier
Pendant la récente vague de froid, de nombreux SDF ont continué à vivre dehors. Le 9 février, sur le littoral du Nord et du Pas-de-Calais, plus de 1000 migrants se trouvaient encore dans la rue ou en forêt, par des températures proches de -10°C. Depuis le début de l’année 2021, au moins 65 personnes sont mortes dans la rue.
Gouvernement, exécutifs locaux, grands médias décrivent certes les dispositifs d’urgence ouverts aux SDF, avec en plus ce qui est possible avec le plan grand froid. Mais le nombre de sans-domicile augmente plus vite que les places d’hébergement, qui ont toujours été insuffisantes. Par exemple à Marseille, on en compte 1 200, pour 12 000 SDF recensés dans la ville. De plus, les places d’hébergement s’avèrent parfois encore plus dangereuses pour les sans-abri que la rue elle-même.
Pour les autorités, il n’est pas question de réquisitionner les immenses surfaces de bureaux et d’hôtels actuellement non utilisées. Lorsque les préfectures ou le 115 utilisent quelques chambres d’hôtel, c’est en les payant, et en entassant les sans-domicile dans des chambres bas de gamme. Ces solutions d’urgence soulagent une partie des SDF temporairement, mais ne résolvent évidemment rien.
L’aggravation brutale du chômage et de la misère entraînée par les attaques patronales et la crise génèrent de nouvelles vagues de sans-domicile. Pour de nombreux travailleurs, trouver un logement adapté à leur famille, de façon durable, s’avère mission impossible dans ce système. La spéculation immobilière fait grimper les prix, tandis que la précarité de l’emploi augmente et les salaires stagnent. Comment trouver un logement quand on enchaîne les CDD, les périodes de chômage ou les missions d’intérim, face aux garanties demandées par les propriétaires ?
Depuis un an, les capitalistes multiplient les fermetures de sites, les licenciements, les attaques contre les primes, voire les salaires. C’est un système meurtrier qui contribue à augmenter le nombre des SDF. En 2021, d’après la fondation Abbé-Pierre, sur 4 millions de personnes mal logées, un million n’ont plus de logement personnel, et 300 000 sont sans domicile. Ce dernier chiffre a doublé depuis 2012, et n’a cessé d’augmenter au cours de l’année 2020.
Le droit d’être logé dignement est aussi et d’abord le droit à travailler tous, pour un salaire à la hauteur du coût de la vie.