Dans les entreprises

L’Oréal : les profits augmentent, les salaires stagnent

« Dans cette année très complexe, en termes de gains de part de marché, L’Oréal signe une année historique. Nous avons fait deux fois mieux que le secteur… Notre choix stratégique de maintenir du fuel dans le moteur a payé. »

Le « fuel » dont parle le PDG de l’Oréal, Jean-Paul Agon, ce sont les salariés qui n’ont pas arrêté de travailler durant toute l’année 2020, malgré la pandémie de Covid-19. Le travail des 88 000 salariés du groupe a permis à l’entreprise d’afficher un résultat net de 3,56 milliards d’euros et les actionnaires se partageront près de 55 % de cette somme en avril prochain. Pour les salariés, en France, ce sera 1 % d’augmentation générale au 1er mars, avec un minimum de 40 euros brut, largement en dessous de ce à quoi ils s’attendaient. Quant aux embauches, L’Oréal utilise les contrats précaires comme l’alternance, les stages, les contrats d’intérim ou les CDD.

En région parisienne, au centre de recherche de Chevilly-Larue dans le Val-de-Marne, après quelques jours de flottement en mars dernier, le site a repris son activité, d’abord au « volontariat », puis les salariés ont alterné télétravail et travail sur site. Une autre partie d’entre eux n’avaient même pas ce choix, et ont dû aller sur place à 100 %, en prenant le risque d’être touchés par la pandémie.

Les usines, même si elles ont produit du gel hydroalcoolique pour le distribuer aux soignants, ont surtout produit leurs marchandises habituelles, pour que celles-ci soient prêtes à être vendues dès la remise en route du commerce.

Durant toute cette période, la direction s’était vantée de ne pas avoir touché d’aide de l’État via le chômage partiel. Mais chaque année elle touche bien des aides de l’État, comme les millions d’euros du crédit impôt recherche.

L’action du groupe a grimpé à plus de 300 euros. Mais cela fait une belle jambe aux travailleurs dont le niveau de vie stagne, voire diminue, de voir que les actionnaires majoritaires, la famille Bettencourt, à la tête d’une fortune de 77 milliards d’euros, en hausse, peut continuer à s’enrichir sans complexe.

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