IVG : un droit loin d’être acquis07/10/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/10/2723.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

IVG : un droit loin d’être acquis

Le 30 septembre, une commission de députés de l’Assemblée a adopté une proposition de loi étendant de douze à quatorze semaines le délai légal pour réaliser une interruption volontaire de grossesse ainsi que d’autres mesures pour faciliter l’accès à l’IVG. Pour entrer en vigueur, cette proposition devait être validée par l’Assemblée le 8 octobre.

Entre 3 000 et 5 000 fem­mes sont encore contraintes de partir à l’étranger pour réaliser une IVG parce qu’elles ne parviennent pas à le faire dans le délai légal. Mais, même en restant dans les délais, le parcours des femmes qui ont décidé d’avorter est de plus en plus compliqué, en particulier pour celles qui sont les plus isolées, moins informées, au statut plus précaire qui les empêche de se déplacer facilement.

Près de 8 % des centres d’IVG ont disparu en dix ans. Les services hospitaliers qui restent sont débordés. Dans certaines régions le désert médical oblige à faire cent kilomètres de plus parce qu’il n’y a pas de médecins ou parce que ceux qui existent refusent de pratiquer des avortements, comme le dénoncent les responsables du Planning familial.

Cette clause de conscience spécifique permet aux médecins de refuser de pratiquer une IVG en raison de leurs convictions personnelles, le plus souvent religieuses. La nouvelle loi n’abrogera pas cette disposition, le médecin devrait simplement indiquer à la patiente, sans délai, à qui elle peut s’adresser. Mais qui sera là pour vérifier ?

Le nombre de femmes qui recourent à l’avortement oscille entre 215 000 et 230 000 par an depuis 2001. Il a même augmenté à 232 000 en 2019. De l’aveu même des auteurs du projet de loi, « le droit à l’avortement n’est pas encore considéré comme acquis », et ils ajoutent que l’information et l’éducation à la sexualité qui devraient être dispensées dans les écoles « sont très largement insuffisantes ». Quand on connaît les économies dans le domaine de la santé, comme dans celui de l’éducation, il n’y a là rien d’étonnant.

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