États-Unis : le président est malade, le système aussi07/10/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/10/2723.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

États-Unis : le président est malade, le système aussi

Le texte ci-dessous est adapté de l’éditorial des bulletins d’entreprise du groupe trotskyste américain The Spark du 4 octobre.

À un mois du scrutin du 3 novembre, la campagne électorale bat son plein aux États-Unis.

Parmi les derniers rebondissements de la campagne, la maladie de Trump. D’un certain côté, celle-ci est apparue comme l’histoire de l’arroseur arrosé, tant Trump a été irresponsable et a ainsi mis en danger tant de gens.

Le virus a aujourd’hui fait 210 000 morts aux États-Unis, plus que dans n’importe quel autre pays. L’attitude de ­Trump, qui a prétendu qu’il ne fallait pas se soucier du virus et que les gens pouvaient se passer de masques, a sa responsabilité dans les ravages de la pandémie. Mais il n’est pas le seul à avoir facilité le virus. Les deux partis, les démocrates et les républicains, ont procédé à de nombreuses coupes dans la santé publique, afin de consacrer plus d’argent à la classe capitaliste.

Le chômage fait rage, et Trump a certainement licencié des employés dans les hôtels qu’il possède. Son gouvernement a supprimé des emplois dans l’administration, les hôpitaux d’anciens combattants, ou encore à la poste. Mais il n’a pas inventé le chômage, ni le travail à temps partiel, ni l’intérim. Il n’a pas été le seul à réduire le nombre de salariés en leur demandant de travailler plus pour des salaires moindres. Il n’a pas été le seul à embaucher des migrants, tout en œuvrant à les maintenir dans l’illégalité. Il a juste utilisé ce que tous les capitalistes avaient fait avant lui.

Pour des raisons politiciennes, Trump a certainement exacerbé des attitudes racistes. Mais la société américaine est raciste depuis ses origines esclavagistes, un racisme renforcé par bien des gouvernements. Trump s’est appuyé sur les injustices produites par la prétendue « guerre contre la drogue », mise en œuvre depuis les années 1970, et qui s’est traduite par la criminalisation et l’incarcération de millions de jeunes Noirs. Mais cette injustice a été imposée bien avant lui par une législation adoptée par les démocrates et les républicains. Joe Biden, sénateur démocrate de 1973 à 2009, a joué un rôle dans ce durcissement judiciaire, notamment dans les années 1990.

La société capitaliste est pourrie jusqu’à la moelle. Elle est basée sur l’exploitation des travailleurs, au profit de la classe capitaliste. Son but premier est d’amasser des profits, en drainant une grande partie de la richesse que les travailleurs créent grâce à leur travail. Rien de tout cela n’a changé parce que Trump a attrapé le virus et quoi qu’il lui arrive dans les jours ou les semaines à venir.

Dans cette société capitaliste où l’argent achète tout, il n’y a pas de démocratie pour les travailleurs. Les démocrates et les républicains, qui briguent nos voix aujourd’hui, travailleront demain pour servir les intérêts de la classe capitaliste, comme ils l’ont fait hier. Ces deux partis sont responsables des crises dans lesquelles la société est enlisée.

Par dégoût, par colère ou parce qu’ils ont le sentiment que cela ne change rien, bien des gens ont renoncé à voter. Au fil du temps, ceux qui ne votent pas sont devenus majoritaires : ils sont plus nombreux que ceux qui votent démocrate, et plus nombreux que ceux qui votent républicain. Certains les accusent de gâcher leur vote, disant qu’ils ne l’utilisent pas. Mais si l’on vote pour l’un de ces deux grands partis, les renforçant ainsi, et qu’ensuite ils mènent des politiques qui nous nuisent, n’a-t-on pas également gâché son vote ?

Dans le Maryland et dans le Michigan, des partis se fondant sur les besoins et les intérêts de la classe ouvrière sont en lice. Dans ces deux États, ils ont pris le nom de Working Class Party (Parti de la classe ouvrière). Ils affirment que les travailleurs ne sont pas représentés dans le système politique actuel et qu’ils ont besoin de leur propre parti. Ils affirment que les travailleurs n’obtiendront ce parti que s’ils luttent pour le construire. Ils affirment que les travailleurs doivent lutter contre tout ce qui les divise, en particulier le racisme. Ils concluent :

« Les élections ne peuvent pas changer la situation à laquelle nous sommes confrontés, et elles ne nous permettront pas non plus de surmonter les crises dans lesquelles le capitalisme nous a plongés. Pour ce faire, nous devons nous débarrasser de la classe capitaliste qui conduit aujourd’hui la société au désastre, et lutter pour créer notre propre société.

Chaque vote pour le Parti de la classe ouvrière plantera un drapeau. Ce sera une façon de compter combien de travailleurs veulent leur propre parti, combien veulent que ce soit leur propre classe qui façonne l’avenir. »

Partager