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Dans les entreprises
Bridgestone-Béthune : contre la fermeture
Dimanche 4 octobre, deux semaines après l’annonce par Bridgestone de son intention de fermer son site de Béthune, environ 1 400 personnes ont défilé, de l’usine à la mairie.
La manifestation était sans banderoles syndicales ni politiques, à la demande du maire qui avait appelé à ce rassemblement avec le soutien de tous les syndicats de l’entreprise.
Beaucoup de salariés et leur famille étaient dans le cortège. En passant devant l’usine ils ont pu saluer une cinquantaine de salariés au travail, qui étaient sortis dans la cour. 863 licenciements rien qu’en comptant les CDI de l’usine, c’est quand même un gros coup. Même si la direction agitait cette menace de fermeture depuis des années, aucune information n’avait filtré dans l’usine dernièrement. L’annonce a d’autant plus choqué que des millions ont été donnés en subventions ou crédit d’impôts à cette usine, des milliards de profits ont été réalisés par le groupe.
Des dirigeants politiques locaux jusqu’aux ministres, tous ont bombé le torse et dénoncé hypocritement la direction de Bridgestone. Sans rire, Xavier Bertrand a affirmé qu’il était prêt à intervenir à tous les niveaux, y compris au Japon s’il le fallait. Mais derrière cette mise en scène, les discours sur la « réindustrialisation » du pays, ces politiciens ne veulent surtout rien imposer aux patrons. D’ailleurs, les illusions qu’ils veulent semer ne prennent pas vraiment dans l’usine.
Pendant ce temps, alors que la direction a annoncé qu’elle ne reviendrait pas sur sa décision, dans l’entreprise, des négociations ont été immédiatement ouvertes. Elles devraient durer cinq mois et seront suivies, pour tenter de leur donner un peu de crédibilité, par un cabinet d’experts nommé par le gouvernement. Ce n’est évidemment pas ces négociations qui vont sauver les emplois.
Pour le moment, des dirigeants syndicaux et tous les dirigeants politiques locaux disent aux travailleurs qu’il faut attendre ce qui sortira de ces négociations. Mais il n’est pas dit qu’ils acceptent d’être lanternés longtemps avec des miettes et des « peut-être » ! Si le 4 octobre ils étaient contents d’être nombreux à défiler avec leur famille, ils n’accepteront pas toujours de le faire en silence ! Les travailleurs de cette entreprise ont su résister à plusieurs reprises aux mauvais coups du patron et ils n’ont pas dit leur dernier mot.