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- Lutte ouvrière n°2723
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Hôpitaux de Paris : une attaque contre le personnel
La direction de l’AP-HP (Assistance publique-hôpitaux de Paris) vient de décider de remettre en cause les congés de la Toussaint du personnel soignant. Elle en précise les modalités dans une note adressée aux directeurs des Ressources humaines des hôpitaux.
Une majorité des jours de congés annuels et RTT que le personnel a programmés sur les vacances de la Toussaint pourront être annulés. Pour faire passer la pilule, la direction prévoit des aménagements, dont il faudra vérifier qu’ils ne se résument pas à des effets d’annonce. Ainsi, les journées qui seront travaillées sur des congés ou des repos qui avaient été planifiés avant la date de parution de la note seront rémunérées en heures supplémentaires. Par ailleurs, les conditions d’utilisation du compte épargne-temps sont modifiées : il sera possible d’y déposer plus de jours. Enfin, des mesures financières sont aussi prévues pour faciliter la garde des enfants pendant les vacances scolaires.
Par cette note, la direction de l’AP-HP ressort ses vieilles recettes pour ne pas embaucher de personnel. Elle va accentuer la surcharge de travail des soignants, alors que ceux-ci sont déjà épuisés. Toujours rien n’est prévu dans les services pour faire face à la recrudescence attendue des hospitalisations. Le renfort n’arrive pas, il n’y a même plus de recours à l’intérim, les départs de personnel épuisé continuent, les congés maladie ne sont pas remplacés. En résumé, l’avant et l’après de la première vague sont identiques. Chacun se demande comment il va faire en cas de deuxième vague et ne souhaite pas travailler dans les conditions de la première.
Pourtant, la situation épidémique exigerait l’embauche massive de personnel soignant, administratif, ouvrier dans les hôpitaux. À l’extérieur, des milliers de chômeurs ne demandent qu’à être formés et embauchés. Ce serait une réponse rationnelle pour lutter contre le virus. Dépenser pour soigner serait normal. Les milliards lâchés par le gouvernement devraient être affectés à la santé, pas au grand patronat. Mais le gouvernement fait l’inverse : il soigne les profits des grands patrons, la santé de la population ne l’intéresse pas.