Dans le monde

Maroc : gestion de la crise et propagande gouvernementale

Dans les médias français comme dans la bouche des opposants à Macron, le Maroc est cité en exemple pour sa gestion de la crise sanitaire. Masques à volonté et à petit prix, utilisation de la chloroquine, fabrication de respirateurs, aide aux plus démunis… tout irait pour le mieux dans le meilleur des royaumes.

Mais tout cela n’est que de la propagande gouvernementale. Depuis le début de la crise sanitaire, les voix discordantes sont plus que jamais bâillonnées. Sous prétexte de confinement, les journalistes n’ont plus le droit d’aller sur le terrain. Les critiques de la gestion de la crise sur Facebook et sur les autres réseaux sociaux sont réprimées.

Les multiples liens entre la France et le Maroc permettent tout de même d’avoir une idée de ce qu’il se passe de l’autre côté de la Méditerranée, et cela n’a rien à voir avec la présentation idyllique qui en est faite. Bien des pharmacies n’ont toujours pas les masques prétendument mis à disposition de la population. Là-bas comme en France, les gens se débrouillent pour les fabriquer eux-mêmes.

Certaines familles pauvres ont été aidées, recevant 800 à 1 000 dirhams (74 à 92 euros) ; les prix de certaines denrées, comme les légumes ou le poulet, ont baissé. Cela a permis de souffler un peu. Mais dans les villes, la répression continue contre les habitants qui n’ont d’autre choix que de sortir pour chercher leur subsistance. On en est maintenant à plus de 50 000 arrestations. Les petits marchands de rue sont molestés, leur marchandise est réquisitionnée. Le bakchich fonctionne encore plus qu’avant.

Les écoles sont fermées, mais l’enseignement à distance n’a aucune réalité pour les enfants des familles pauvres, qui n’ont ni connexion Wi-fi ni abonnement Internet, et dont la préoccupation numéro un est d’assurer la survie au quotidien.

Dans les entreprises qui continuent leur activité, le respect des mesures barrières est une tragique plaisanterie. Les ouvriers qui voudraient les voir respecter sont face au chantage du patron : ou bien ils acceptent la situation et viennent travailler, ou bien ils seront licenciés et remplacés immédiatement.

BFM-TV a osé citer un ponte du régime marocain qui déclarait : « Dans la gestion de la crise, nous sommes des experts dans la prise de décision, cest lavantage de la monarchie ». Ils ne sont que des experts de la répression et du musellement de la population, et ceux qui leur tendent leurs micros en France n’ont pas l’esprit critique bien aiguisé.

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