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La société en crise
Foyer de migrants Romain-Rolland – Saint-Denis : une situation indigne
Depuis le confinement, la vie dans le foyer Romain-Rolland de Saint-Denis qui accueille des travailleurs migrants est devenue insupportable. Cinq résidents sont déjà morts du Covid-19.
Ce foyer de treize étages construit en 1971 loge 300 habitants, dans des chambrettes de 7 mètres carrés. À chaque étage, il y a une douche, des wc et une cuisine pour 24 personnes. Le gérant, la société Adoma (ancienne Sonacotra), n’a procédé à aucune réhabilitation, pourtant exigée depuis 1997, mais a augmenté le loyer en 2020.
Dans un communiqué, des représentants élus des résidents déclarent : « Le confinement nous est tombé dessus […] Les consignes “se laver les mains” et “garder une distance barrière” avaient quelque chose de surréaliste. » Comment respecter les distances de sécurité dans les couloirs ou la cuisine ? Et sous prétexte d’assurer la sécurité des résidents, la direction d’Adoma a eu le culot d’arrêter les ascenseurs, mais du coup, les personnes âgées sont condamnées à rester enfermées chez elles.
Depuis des années, ces délégués dénoncent une cohabitation difficile avec des personnes ayant des problèmes psychologiques, ou du fait de l’alcool, ainsi que la mauvaise isolation des chambres empêchant les résidents de trouver le sommeil. Ainsi, il y a huit mois, ils avaient alerté Adoma sur la dangerosité d’un jeune Afghan qui, pris de folie, sortait son couteau à chaque fois qu’on lui parlait. Le 15 avril, alors que la police lui a demandé son autorisation de sortie dans le Parc de la Courneuve, il a sorti son couteau et a été abattu. Comme le disent les délégués, ce drame aurait pu être évité s’ils avaient été écoutés.
Les migrants du foyer revendiquent le report et la baisse des loyers, la distribution de masques, la désinfection des parties communes, l’organisation du portage des courses pour les anciens. Ils exigent d’être écoutés avant qu’un nouveau drame ne se produise.