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La société en crise
Chômage : catastrophe annoncée
Les chiffres officiels du chômage au mois de mars sont tombés : 246 100 chômeurs en plus dans la catégorie A des travailleurs n’ayant eu aucune activité dans le mois et recherchant un emploi. Soit une hausse de 7,1 % sur un mois. Toutes catégories confondues et en France entière sauf Mayotte, le chômage a touché 6 417 900 travailleurs au premier trimestre.
C’est la plus forte hausse depuis 25 ans que ces statistiques mensuelles existent. Elle est deux fois plus importante qu’en 2009, au pire moment de la dernière grande crise financière.
Il faudrait compter en plus les travailleurs privés d’emploi mais n’ayant pas pu s’inscrire à Pôle emploi dont l’accès physique est restreint, ou – et ce n’est pas nouveau – qui n’en voient pas l’intérêt car n’ayant droit à aucune allocation, ou qui sont sans-papiers et hésitent à entamer des démarches administratives. Le ministère du Travail indique qu’en mars les embauches ont été gelées, tandis que les entreprises ont mis fin aux contrats courts, intérim, CDD, périodes d’essai…
Ces chiffres reflètent une partie de la catastrophe qui s’abat sur le monde du travail. Ils ne sont la conséquence que de deux semaines de décisions patronales, le confinement ayant débuté à la mi-mars. Nul doute que le mois d’avril a vu cette tendance s’approfondir dramatiquement.
Dès que sa machine économique s’est grippée, le patronat en a fait tout de suite retomber le poids sur les travailleurs les plus précaires. Dans le même temps, le gouvernement fait financer les salaires de plus de dix millions de travailleurs par les caisses de chômage partiel, c’est-à-dire par la collectivité, refusant de toucher aux bénéfices réalisés par milliards ces dernières années.