Leur société

Saint-Denis : les habitants des Francs-Moisins se mobilisent

Les habitants de la cité des Francs-Moisins contestent le projet de démolition de certains bâtiments et exigent des informations précises sur les conditions de leur relogement.

Le quartier des Francs-Moisins rassemble 9 000 personnes et 1 800 logements HLM gérés par l’office public Plaine Commune habitat, et le bailleur privé Logirep. Il est prévu la démolition de 477 appartements, répartis dans quatre bâtiments destinés à être détruits partiellement ou totalement. Pour l’un d’entre eux, une longue barre HLM, surnommée la Muraille de Chine, Logirep, négocie actuellement avec l’Agence nationale de rénovation urbaine pour tenter de récupérer le maximum d’argent à l’occasion de la démolition.

Inquiets pour leur avenir, des habitants ont pris l’initiative d’organiser des réunions. Des militants associatifs vivant dans le quartier, aidés par ceux d’autres quartiers concernés par le plan, appellent les habitants à descendre au pied de leur immeuble. La réunion du samedi 31 août a rassemblé une soixantaine de personnes, celle du 12 septembre un peu plus d’une centaine. Beaucoup de femmes sont présentes. Les locataires écoutent, prennent la parole. La plupart ont exprimé leur désir de rester dans le quartier, parce qu’on y est comme dans un village selon les propos d’une locataire. D’autres ont dénoncé le fait de ne pas être informés ni associés au projet de démolition-réhabilitation.

Le projet s’inscrit dans le Nouveau programme national de renouvellement urbain piloté par l’État, qui conditionne ses subventions à la destruction de logements. Deux quartiers de Saint-Denis sont concernés : le centre-ville et les Francs-Moisins.

En réduisant le nombre de logements sociaux, la mairie espère attirer des couches plus aisées, celles chassées de Paris par les prix exorbitants de l’immobilier dans la capitale. Aux Francs-Moisins, où plus de 53 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté, peu nombreux seront ceux qui auront les moyens d’acheter un logement à des conditions inaccessibles pour eux. Mais lors des réunions organisées ces dernières semaines, de nombreux habitants ont exprimé leur intention de se faire entendre.

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