Écoles de Marseille : danger amiante19/06/20192019Journal/medias/journalnumero/images/2019/06/2655.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Écoles de Marseille : danger amiante

Mercredi 12 juin à Marseille, des enseignants présentaient leur association l’Avalé 13 (Association de défense des victimes de l’amiante dans l’Éducation nationale des Bouches-du-Rhône) destinée à combattre la présence, en abondance, d’amiante dans les écoles.

Ils ont été alertés en particulier par une enseignante de l’école de la Savine, dans les quartiers Nord de Marseille, atteinte d’un cancer dû à l’amiante, qui dénonce l’état de délabrement de son école.

Toutes les écoles construites avant l’interdiction de l’usage de l’amiante en 1997 en contiennent dans les murs et les faux plafonds. Mais la mairie ne met pas à disposition, comme elle est tenue de le faire, les dossiers technique amiante, les DTA. Ainsi l’inventaire de la présence de ce matériau, s’il a été réalisé, n’est pas consultable.

Cela met en danger des enfants, des enseignants, voire le voisinage. Mais ce problème de l’amiante est traité bien à la légère par les autorités. Ainsi, lors de l’incendie dans l’école Saint-André-La Castellane, tous les gravats ont été ramenés dans un coin et simplement recouverts d’une bâche. On les voit moins, mais cela n’empêche pas qu’ils contiennent de l’amiante que tous, enseignants, élèves, personnel, peuvent respirer à pleins poumons, puisque toute l’école contient cette poussière d’amiante.

De même le collège Versailles, situé dans un des quartiers les plus pauvres de Marseille, doit être reconstruit. Il est situé sous l’autoroute et voisin d’une déchetterie. Selon la mairie, la reconstruction se fera sans déménagement, c’est-à-dire que les cours continueront sur place, au milieu des travaux de destruction et donc forcément de dispersion de poussière d’amiante. Et pourtant, dans le quartier, les locaux vides tels que la caserne du Muy existent bien.

La mairie élude ce problème et, de son côté, le ministère de l’Éducation nationale tarde à le prendre en compte. Alors qu’il avait été interpellé en octobre 2018 à ce sujet, il annonce que la cellule sur le bâti scolaire sera opérationnelle pour la rentrée 2019.

Des réactions plus vives ont lieu. Ainsi à Rognes, dans le département, des parents d’élèves ont tiqué quand ils ont découvert les 350 000 euros dépensés pour installer un portique et des caméras de surveillance à l’entrée du collège, alors que depuis des années ils réclament des travaux pour changer par précaution les dalles de lino abîmées qui contiennent, elles, de la colle amiantée.

Dans la plupart des écoles, l’amiante est omniprésent. En effet, pour planter le moindre clou, percer le moindre trou afin d’y rajouter une cheville, il faut d’abord l’autorisation d’un expert. Si cela n’est pas significatif, que dire ?

Les travaux de désamiantage, quand ils sont effectués, le sont a minima. Comme le précisait un professionnel : « Si on appliquait toutes les prescriptions, cela coûterait très, très cher ! »

L’association se donne donc pour but de recenser les problèmes liés à l’amiante, d’inventorier les cas de maladie, de regrouper les enseignants et le personnel touchés, d’informer et surtout d’obtenir enfin un plan de désamiantage des bâtiments qui en contiennent.

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