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- Lutte ouvrière n°2655
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Dans les entreprises
STMicroelectronics – Grenoble : l’usine à gaz des rémunérations
Comme chaque année, les négociations entre syndicats et direction, qui portent essentiellement sur les salaires, ont débuté à STMicroelectronics.
L’entreprise a affiché l’an dernier des profits record (1,29 milliard de dollars). Mais pour les actionnaires, ce n’est pas encore assez. La direction a déclaré aux salariés qu’ils coûtaient trop cher. La vingtaine de dirigeants, eux, se sont pourtant augmentés d’environ 50 % par an ces deux dernières années, ce qui leur fait en moyenne deux millions d’euros annuels par personne.
Mais les salariés sont à un autre régime. En plus d’une charge de travail qui ne cesse d’augmenter, et d’une volonté de faire venir certains les samedis, ils ont mis en place une politique salariale compliquée et à la tête du client : augmentations dérisoires pour les opérateurs et techniciens ; pas d’augmentation pour la plupart des ingénieurs et cadres ; mais des primes au mérite et des augmentations de salaire pour ceux jugés les plus méritants, avec actions gratuites pour certains.
L’équipe dirigeante explique qu’il faut raisonner en rémunération globale et donc prendre en compte les à-côtés, comme la cantine, la mutuelle ou les transports. Mais si elle espère avec cela étouffer le mécontentement qui monte, elle risque d’en être pour ses frais.
Des rassemblements syndicaux ont eu lieu sur les différents sites, Rennes, Tours, Grenoble, Crolles et Rousset, pour exiger 150 euros pour tous. À Grenoble, les discussions vont bon train parmi les salariés : dans ces conditions, il n’est pas question d’accepter les efforts supplémentaires demandés par la direction, comme rester le soir ou revenir les samedis.