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États-Unis : Guantanamo est toujours là
En 2002, l’État américain avait estimé que la prison de la base militaire américaine de Cuba était le meilleur lieu pour enfermer les prisonniers faits lors de son intervention armée en Afghanistan.
C’était une mesure provisoire, prise en dehors de tout cadre légal… mais dix-sept ans après cette prison est toujours là et l’extrême lenteur de la justice militaire fait qu’elle prend des allures de maison de retraite médicalisée pour la quarantaine de prisonniers qui y moisissent encore. Obama avait promis la fermeture de cette prison, mais le Congrès s’y était opposé et Trump est resté sur la même ligne. Tout est donc fait pour que la prison reste ouverte jusqu’en 2043. Le prisonnier le plus âgé, s’il est encore vivant à cette date, aura alors 96 ans.
En conséquence, la prison s’équipe de barres d’appui dans les cellules, de rampes d’accès pour les fauteuils roulants, de déambulateurs et d’appareils orthopédiques. Guantanamo prévoit aussi des masques pour les apnées du sommeil, des appareils de dialyse et des soins palliatifs, ce qui va entraîner la construction d’un nouveau bâtiment. Des travaux d’aménagement pour des lits médicalisés et des douches adaptées sont aussi envisagés.
Plusieurs prisonniers souffrent des conséquences des tortures infligées quand ils étaient retenus dans les prisons secrètes de la CIA. Un détenu palestinien avait alors été confiné dans un cercueil et avait subi 82 simulations de noyade. Un Indonésien a besoin d’une prothèse du genou parce qu’il portait constamment des fers aux chevilles. Un Saoudien, sodomisé par ses geôliers, souffre de douleurs rectales…
Comme il n’est pas question de s’adresser aux médecins cubains, l’armée américaine pourrait utiliser l’hôpital militaire le plus proche, situé à 1 300 km de là en Floride. Mais comme il est interdit de faire venir les prisonniers de Guantanamo en territoire américain, les médecins des différentes spécialités doivent se déplacer, tout cela moyennant un budget de fonctionnement grandissant. Mais qu’importe, la grande démocratie américaine se vengera jusqu’au bout !