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Hôpitaux du Maine-et-Loire : “de l’épuisement au soulèvement”
Depuis plus d’un mois, les mouvements de grève dans le secteur de la santé se sont multipliés dans le Maine-et-Loire, au sein du CHU d’Angers comme dans bien d’autres établissements.
Dès le 2 mai, au CHU d’Angers, les travailleurs des Urgences ont rejoint le mouvement de grève débuté dans d’autres hôpitaux, afin d’obtenir le remplacement sans délai des absences, la création de postes de jour comme de nuit, ainsi qu’une revalorisation salariale. Ce mouvement prenait le relais de celui mené depuis la mi-avril par les salariés de la Stérilisation centrale, qui venaient d’obtenir une satisfaction partielle sur les remplacements et la prime pour travaux insalubres.
Fin mai, plusieurs services ont rejoint les grévistes des Urgences pour interpeller ensemble la direction : les ambulanciers, le brancardage, l’Hépato-gastrologie et la Pneumologie, où dix arrêts maladie demeuraient non remplacés. L’entrevue n’ayant rien donné, les salariés de la Pneumologie ont décidé la grève pour mardi 11 juin. Leur mouvement a continué le jeudi 13 et a été reconduit le mardi 18. Entre-temps, les secrétaires médicales ont aussi débrayé pour poser leurs revendications.
Au fil des semaines et des grèves, la conscience qu’une lutte généralisée est indispensable fait donc son chemin au CHU.
Ailleurs dans le département, les mêmes problèmes suscitent la même colère. Dans tous les établissements, à un degré ou à un autre, ce sont les économies de personnel, les restructurations, le même mépris pour les patients et pour le personnel. Ainsi, le mardi 11 juin, c’est l’hôpital de Longué qui s’est mis en grève. Peu de temps auparavant, quatre jours de grève avaient permis aux salariées des Ehpad de la Mutualité d’obtenir l’embauche de deux salariés, plus un pool de six CDI. Quant aux travailleurs du Cesame, hôpital psychiatrique situé près d’Angers, ils ont eux aussi fait grève et manifesté pendant plusieurs jours pour réclamer des moyens.
Par sa seule durée, la grève des Urgences a renforcé le climat de combativité, l’envie de réagir face à une situation inacceptable. De nouvelles actions étaient prévues la semaine du 17 juin par les salariés de la Pneumologie et des Urgences. Depuis début mai, dans ce service, grévistes et syndicats ont créé un comité d’organisation de la grève qui décide des actions et publie un journal de la grève diffusé largement. De nombreuses actions ont été menées : interpellations de la direction, manifestation auprès de l’ARS (Agence régionale de santé), opération self gratuit, manifestation sur le pont du tramway, participation à la manifestation de Paris le 6 juin et diffusion d’un tract aux usagers et à l’ensemble des travailleurs de l’hôpital.
Comme l’a bien dit une infirmière dans la presse locale : « On est poussés à bout. C’est l’épuisement qui nous pousse au soulèvement. »