Routiers : grève contre la loi travail27/09/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/09/2565.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Routiers : grève contre la loi travail

Lundi 25 septembre, les routiers se sont mis en grève à l’appel de leurs syndicats CGT et FO contre les conséquences qu’aurait dans leur secteur la loi travail de Macron.

Le gouvernement a aussitôt envoyé les CRS pour les empêcher de bloquer les dépôts d’essence, n’hésitant pas à menacer certains chauffeurs de leur retirer le permis de conduire ou d’envoyer leurs véhicules à la fourrière. Jeudi 28 septembre, la ministre des Transports, Élisabeth Borne, doit recevoir les syndicats avec les organisations patronales.

En dénonçant la régression que représente pour eux l’application des ordonnances, les grévistes mettent le doigt sur ce qui attend les travailleurs dans tous les secteurs. La priorité donnée aux accords d’entreprise permettra au patronat de revoir à la baisse les primes qui constituent une partie importante du salaire. C’est notamment le cas de la partie de la prime d’ancienneté qui n’est pas incluse dans les minima sociaux, de la prime de travail de nuit ou du treizième mois. Les mesures facilitant le licenciement vont accentuer la toute-puissance des employeurs, qui craindront encore moins d’être traînés devant les Prud’hommes en cas de licenciement abusif. Le CDI de projet, sur une mission donnée et qui s’arrête à la fin de celle-ci, contribuera à la généralisation de la précarité.

Dans le transport de marchandises, ce sont les grands groupes donneurs d’ordres qui mènent la danse, ainsi que quelques grosses sociétés de transport, mais 80 % du secteur est constitué de petits sous-traitants. Les donneurs d’ordres qui les mettent en concurrence auront désormais beau jeu de les pousser à diminuer les salaires de leurs employés et à aggraver leurs conditions de travail pour proposer des tarifs toujours plus bas, en revoyant à la baisse les accords d’entreprise.

La sécurité est aussi menacée. La liberté de licencier pour un oui ou pour un non contraindra bien des chauffeurs à prendre des risques pour garder leur emploi. Dans les grandes sociétés de transport possédant un comité d’hygiène et de sécurité, la disparition de celui-ci réduira encore le contrôle qui pouvait être effectué dans ce domaine.

La mobilisation des routiers est un encouragement pour tous ceux qui se battent contre la régression sociale que veut nous imposer Macron. En maniant le bâton contre eux, c’est en fait tous les travailleurs que le gouvernement cherche à intimider.

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