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Leur société
APL : le gouvernement attaque les HLM… et les locataires
Les APL des locataires de HLM seront diminuées de 50 ou 60 euros. En contrepartie, le gouvernement prétend obliger les HLM à baisser les loyers. Les locataires paieront d’une manière ou d’une autre.
Les organismes HLM perçoivent l’APL pour le compte des locataires. Ils vont donc être privés de 50 à 60 euros par ménage, soit au total 1,5 milliard d’euros. Les responsables des HLM, qui se sont retrouvés en congrès cette semaine, expliquent que cette perte de ressources financières équivaut à la moitié des sommes qu’ils consacrent à l’entretien courant, ou encore aux trois quarts de leurs capacités d’investissement dans la construction de logements neufs. Quelque 120 organismes HLM pourraient se retrouver en faillite, des réhabilitations et des constructions de logements seraient compromises, par exemple 10 000 dans le Nord du pays, 22 000 en Île-de-France.
C’en est trop, même pour les dirigeants des HLM. Ils avaient jusqu’à présent répondu « à toutes les convocations du ministre de la Cohésion des territoires et du Premier ministre, faisant des propositions, prêts à participer à la réduction des déficits ». Mais, continuent-ils, « clairement, nous avons été menés en bateau ». Face à ce projet « inepte et irresponsable », ils ont, au moins dans un premier temps, annoncé qu’ils ne participeraient plus aux discussions avec le gouvernement.
Dans le passé, les HLM ont trouvé des accommodements avec les gouvernements successifs. Ce fut encore le cas lors de leur congrès de l’année dernière où ils ont accueilli Valls alors qu’il venait de restreindre les conditions pour toucher les APL. Leur président actuel, Jean-Louis Dumont, député PS de la Meuse jusqu’aux dernières élections législatives, a pris la tête des HLM en 2012 quand son prédécesseur est entré au gouvernement Hollande.
Cette proximité avec le pouvoir n’exclut pas que les dirigeants des HLM puissent être piqués au vif quand Macron remet en cause leur capacité de gestionnaires et leur fait porter le chapeau de mesures qui retomberont sur les locataires.
Dans le journal Le Moniteur du 22 septembre, ils affirment que « la baisse des APL suivie d’une baisse des loyers est une ligne rouge à ne pas franchir », pour ajouter aussitôt : « Nous réaffirmons notre volonté de contribuer à la réduction du déficit public en étudiant plusieurs pistes. »
Que la grogne des dirigeants des HLM dure ou pas, la baisse des APL est une attaque contre ceux qui ne disposent pas même d’assez d’argent pour se loger. Il n’y a aucune raison de l’accepter.