Il y a 75 ans : l’assassinat de Léon Trotsky26/08/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/08/2456.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Divers

Il y a 75 ans : l’assassinat de Léon Trotsky

Le 20 août 1940, Léon Trotsky était assassiné par un agent de Staline au Mexique, où il avait trouvé refuge depuis 1937.

Staline tâchait alors d’éliminer les communistes révolutionnaires, en Union Soviétique d’abord mais aussi en dehors. Staline était le représentant politique de la bureaucratie qui avait accaparé le pouvoir mis en place par les travailleurs russes depuis la révolution de 1917. La guerre civile imposée au jeune pouvoir des Soviets par les contre-révolutionnaires entre 1918 et 1920 ayant épuisé la classe ouvrière au point de la rendre incapable d’exercer le pouvoir, une grande partie de l’appareil soviétique donna naissance à une bureaucratie de plus en plus autonome. Cette dernière finit par exercer une dictature, d’autant plus féroce qu’elle craignait que la classe ouvrière retrouve un jour son ardeur révolutionnaire, mettant alors fin à la domination des bureaucrates.

Lénine avait tenté de s’opposer à cette évolution et, après sa mort en 1924, Léon Trotsky représenta le camp des communistes révolutionnaires qui se battaient pour que les travailleurs exercent le pouvoir démocratiquement en URSS et continuent à se battre pour le conquérir dans le monde.

Dirigeant l’Opposition de gauche à la bureaucratie, Trotsky fut écarté du pouvoir au milieu des années 1920, comme bien d’autres militants bolcheviques. Il fut exclu du Parti communiste russe en 1927, déporté l’année suivante, comme bien d’autres également et expulsé d’URSS en 1929. À partir de 1936, Staline fit fusiller lors des grandes purges, ces militants fidèles à la révolution d’Octobre et au léninisme, vétérans d’avant 1917, combattants de la guerre civile ou jeunes révolutionnaires de la nouvelle génération.

En exil en Turquie, puis en France, en Norvège et finalement au Mexique, Trotsky s’efforça de faire vivre la minorité du mouvement communiste qui ne se résignait pas au stalinisme et de lui donner une politique.

Trotsky critiquait non seulement la dictature de la bureaucratie stalinienne étouffant les travailleurs en URSS, mais aussi la politique que Staline faisait mener à l’Internationale communiste (la Troisième internationale) hors d’URSS. Dans des situations différentes, mais où le prolétariat jouait un rôle politique déterminant, les appareils staliniens sabotèrent les possibilités révolutionnaires. Ils envoyèrent la classe ouvrière chinoise au massacre en 1925-1927, désarmèrent le prolétariat allemand devant le danger nazi au début des années 1930, mirent tout en œuvre pour faire avorter la vague de grèves de mai-juin 1936 en France et mirent les travailleurs à la remorque des démocrates bourgeois pendant la révolution d’Espagne.

Dans toutes ces situations, Trotsky proposa une politique et une direction à la classe ouvrière. Mais le reflux continua de s’approfondir.

À l’approche de la guerre, Staline ne pouvait laisser subsister le drapeau vivant qu’était Trotsky. Vingt ans après 1917, celui qui avait été le dirigeant de deux révolutions, l’organisateur et le chef de l’Armée rouge conservait un grand crédit. Staline le fit donc assassiner.

C’est en référence à ce que Trotsky a représenté, à son combat, en tant que communiste révolutionnaire, contre le stalinisme, à son rôle de continuateur de la tradition révolutionnaire du mouvement ouvrier, que Lutte Ouvrière se réclame toujours du trotskysme et fait sienne la perspective de reconstruction d’une Internationale communiste, la Quatrième internationale, dont Trotsky lui-même avait planté le drapeau peu avant son assassinat.

Partager