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Leur société
Valls : continuer la guerre contre la classe ouvrière
Le Premier ministre Manuel Valls a livré son programme de rentrée dans le quotidien Les Échos du mardi 25 août : continuer à détruire systématiquement les protections légales des salariés, poursuivre le transfert de richesses des fonds publics vers les caisses du grand patronat.
Affirmant contre toute évidence que les 50 milliards d’euros d’économies budgétaires programmées de 2015 à 2017 n’ont pas touché les services publics utiles à la population, il confirme en revanche qu’ils ont été consacrés à aider le patronat. Et d’ajouter que « les marges des entreprises se sont redressées » grâce à ces cadeaux, en particulier les 40 milliards du CICE. Il estime cette augmentation moyenne des marges à deux pour cent. Mais, pour les entreprises géantes, les banques, les marchands de canons, il s’agit d’une hausse bien plus conséquente. Elle se traduit en milliards d’euros supplémentaires versés aux actionnaires. Pendant ce temps, les emplois continuent à disparaître, le chômage et la précarité à augmenter. Valls promet de continuer dans le même sens et écrit que « l’ampleur du soutien aux entreprises ne sera pas remise en cause ».
Tout cela est dans la droite ligne de ce qu’ont fait tous les gouvernements depuis des dizaines d’années, et l’amplifie encore. Mais son grand projet est ce qu’il appelle la réforme du marché du travail. Elle a déjà été entamée avec la loi sur la compétitivité, puis la loi Macron, donnant plus de pouvoir au patronat, réduisant les possibilités syndicales, étendant le travail du dimanche, etc. Valls entend poursuivre en ce sens en réformant le Code du travail, afin que salaires, temps et conditions de travail soient discutés entreprise par entreprise. D’après le Premier ministre, cela laisserait plus de souplesse. En l’occurrence, cela donnerait plus de facilités au patron pour imposer sa loi.
Il s’agit bien d’affaiblir les capacités de défense des travailleurs puisque Valls se targue du fait que les « procédures de licenciement collectif sont trois fois moins contestées qu’en 2013 ». De l’aveu même du Premier ministre, le gouvernement n’a pas pour rôle d’empêcher les licenciements, mais bien de faire en sorte qu’ils se déroulent au mieux des intérêts des patrons, sans vagues et sans frais. Le démantèlement du droit du travail doit y contribuer, de même qu’il permettra de renforcer l’exploitation des travailleurs.
Dans l’introduction moralisante à son programme, Valls affirme refuser « de laisser les salariés seuls, livrés à eux-mêmes face à la loi du marché ». Et, en effet, il propose de leur bander les yeux, de leur poser un bâillon et de leur attacher les mains avant de les pousser dans le chômage.