Michelin – Cholet : pas question de se laisser licencier en silence18/12/20242024Journal/medias/journalarticle/images/2024/12/P13-1_Michelin_C_LO.jpg.420x236_q85_box-22%2C168%2C771%2C589_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Michelin – Cholet

pas question de se laisser licencier en silence

Jeudi 12 décembre, 600 personnes ont défilé au départ de l’usine Michelin de Cholet pour protester de nouveau contre les 955 licenciements programmés. Parmi elles, près de 200 ouvriers du site – en grève, en débrayage ou en absence indemnisée – tenaient à redire leur colère haut et fort.

Illustration - pas question de se laisser licencier en silence

La date du 12 avait été retenue par la CGT, puis Solidaires et la FSU, pour une journée contre les suppressions d’emplois qui se multiplient dans le pays. Les travailleurs en lutte de Michelin Cholet ont donc décidé en assemblée générale de profiter de cet appel pour marquer le coup, et la journée a été une réussite. Dès 11 heures, ils se sont retrouvés au piquet pour accueillir les délégations de salariés Michelin venus de Clermont-Ferrand, Bourges, Montceau ou encore Vannes, où la direction a également prévu de fermer l’usine. Des travailleurs et des militants du Choletais et d’Angers avaient fait le déplacement, si bien que les discussions ont été nombreuses le midi, autour du barbecue et de la buvette.

Parmi les allocutions, celle du porte-parole du comité de lutte de Michelin Cholet a été spécialement applaudie, car les travailleurs de cette usine, qui depuis le 5 novembre se sont organisés jour et nuit pour résister aux décisions des actionnaires, ont toutes les raisons d’être fiers de leur combat. Ils ont naturellement pris la tête de la manifestation, derrière leur banderole confectionnée pour l’occasion : « Plus facile de fermer deux usines que de fermer nos gueules ». Portant badges, chasubles et drapeaux de leur comité, tous frappés d’un poing levé, ils ont donné de l’énergie au défilé en reprenant en chœur « Interdiction des licenciements » ou bien encore « 50 ans à nous exploiter, 5 minutes pour nous virer ». Quant au PDG Menegaux, au directeur du site et au DRH, ils ont eu droit à quelques noms d’oiseaux...

Après la manifestation du 8 novembre, ce n’était que la deuxième manifestation à Cholet, et elle a donné le moral aux salariés qui essayent depuis des semaines de faire grandir la protestation. Avant et après le 12 décembre, les visites au piquet de travailleurs venus de Thales, de la SNCF ou d’ailleurs ont continué, et ces soutiens aussi sont des encouragements.

Mardi 17 décembre, jour de l’ouverture des prétendues négociations à Clermont entre direction et syndicats autour du mal nommé « plan d’accompagnement », les travailleurs de Cholet se sont rassemblés par dizaines à l’intérieur de l’usine pour rappeler qu’ils sont toujours déterminés à revendiquer leur dû : 120 000 euros de prime supra-légale et 2 500 euros par année d’ancienneté. Ils ont dénoncé le refus par Michelin d’accepter tout délégué du comité dans les discussions qui s’ouvrent. Mais ce refus est un genre d’hommage, car il confirme qu’ils dérangent une direction qui voudrait priver des centaines de travailleurs de leur gagne-pain sans la moindre anicroche.

Alors que l’usine va fermer ses portes du 20 décembre au 6 janvier, les projets d’action sont déjà nombreux pour 2025, en particulier se rendre à Vannes pour y appeler les salariés à s’engager avec ceux de Cholet dans une lutte commune.

Partager