Safran – Villaroche : la lutte pour les salaires continue19/03/20252025Journal/medias/journalarticle/images/2025/03/P15-1_Safran_Villaroche_mardi_18_mars_les_ouvriers_en_%C3%A9quipe_interpellent_ceux_de_la_normale_C_LO..JPG.420x236_q85_box-0%2C0%2C2362%2C1326_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Safran – Villaroche

la lutte pour les salaires continue

Les débrayages et actions quotidiennes se poursuivent à Safran Villaroche, en Seine-et-Marne. La direction, dans le cadre des négociations annuelles, campe sur sa proposition de 42 euros d’augmentation pour les plus bas salaires.

Illustration - la lutte pour les salaires continue

De simple protestation au début, le mouvement s’est renforcé et les grévistes sont déterminés autour de leur revendication de 100 euros net d’augmentation minimum. Les bénéfices de Safran ont été de trois milliards en 2024, en hausse de 50 %, ses actionnaires ont vu leurs dividendes augmenter de 32 %, que les salariés comparent à leur 2 %. Le groupe a même consacré 5 milliards uniquement à acheter ses propres actions, afin d’en faire monter les cours. Profitant d’un contexte de plus en plus guerrier, celles-ci ont encore augmenté de 25 % en trois mois.

Après la journée de grève du 5 mars à l’appel de la CGT et FO, qui avait vidé les ateliers dès le 6, certains avaient enchaîné sur une ou deux journées de grève supplémentaires. Et dès le lundi 10, les ouvriers en équipe décidaient d’eux-mêmes de débrayer quotidiennement une heure. Depuis, autour de 150 travailleurs par équipe se rassemblent et agissent chaque jour : manifestation sur le site en appelant les autres travailleurs des ateliers et bureaux à les rejoindre, diffusion d’un tract à la sortie de la normale à la gare routière, irruption dans une réunion du CSE et visites dans plusieurs bâtiments du site se succèdent. Les travailleurs en ayant assez des chefs qui tournent comme des mouches autour des assemblées, ils ont trouvé la solution en se réunissant dans des locaux fermés. Une cadre de direction a bien tenté de les en faire sortir, mais les huées l’ont convaincue que c’était plutôt à elle de s’en aller.

Inquiète de l’enracinement du mouvement, la direction a d’ailleurs proposé une rencontre avec des grévistes… pour finalement faire savoir qu’elle ne lâcherait rien sur les salaires.

Lundi 17 mars, quelques salariés de l’équipe du matin ont proposé un tract signé des travailleurs en lutte, soutenus par FO et la CGT, et qui a été adopté par l’assemblée : « Nous exigeons 100 euros minimum. Ouvriers, techniciens, ingénieurs et cadres, rejoignez-nous dans le mouvement ! » Pour entraîner les salariés de la normale, mardi 18 mars, une centaine d’ouvriers du matin étaient avec leur banderole sur le rond-point d’arrivée des voitures et des bus et ils prévoyaient de diffuser ensuite leur tract à la cantine.

La CGT de Villaroche, qui soutient et aide la lutte, a prévu un rassemblement au siège à Corbeil jeudi 20 à midi : cela a été approuvé par les assemblées de travailleurs des deux équipes, qui s’y retrouveront ensemble pour s’adresser à ceux de l’usine de Corbeil. La peur que la direction peut avoir d’une contagion est le meilleur atout du mouvement.

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