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Dockers de Marseille
pas d’armes pour les massacreurs
Mercredi 4 juin, à l’appel de la CGT, les dockers de Fos-sur-Mer ont refusé de charger des pièces pour fusils mitrailleurs produites par la société marseillaise Eurolinks à destination d’Israël. Le lendemain, ils ont bloqué le chargement sur le même bateau de tubes de canons fabriqués par la société Aubert et Duval.
L’action de la CGT du port, qui a expliqué ne pas vouloir être « complice du massacre » à Gaza, a été organisée après que le site Disclose avait dénoncé l’arrivée à Marseille d’un cargo israélien devant embarquer du matériel militaire fabriqué en France. La société israélienne Elbit Systems, l’un des principaux fournisseurs de l’armée en balles de petits et gros calibres, est en contrat avec Eurolinks depuis des années pour la fabrication des maillons utilisés pour relier entre elles des balles d’armes automatiques. Le chargement resté à quai le 4 juin était le troisième depuis le début de l’année 2025. Fin octobre 2023 alors que le massacre à Gaza avait commencé, Eurolinks avait déjà été dénoncé pour avoir exporté vers Israël 800 tonnes de matériel.
Bien sûr, l’action des dockers de Fos- sur-Mer ne paralysera pas l’armée israélienne. Elle aura eu le mérite de mettre en lumière l’hypocrisie de Macron affichant son indignation face aux massacres à Gaza chaque fois qu’un micro se tendait vers lui. Déjà en octobre 2024, sur les ondes de France Inter, Macron avait appelé « à cesser de livrer les armes » à Israël « pour mener les combats à Gaza ». Pour les industries françaises en contrat direct ou indirect avec l’armée israélienne, cela n’avait rien changé. Le ministre des Armées Lecornu continue à prétendre que les fournitures françaises entrent dans du matériel militaire réexporté ensuite par les industriels israéliens et qui ne serait donc pas utilisé à Gaza. Comment le croire ? En fait, les affaires continuent malgré l’entreprise d’extermination de la population de Gaza, malgré la violence débridée de l’armée et des colons israéliens en Cisjordanie. Aucune sanction réelle n’est décidée contre le gouvernement d’extrême droite de Netanyahou.
Vendredi 6 juin, les dockers de Gênes eux aussi ont refusé de charger une cargaison sur le même bateau qui avait quitté le port de Marseille à destination de Haïfa. Ces actions rappellent combien la classe ouvrière aurait les moyens d’agir, en Europe mais aussi en Israël même pour paralyser l’appareil militaire. En tout cas, pour que le massacre s’arrête on ne peut pas compter sur les Macron et Lecornu, et encore moins sur les industriels pour qui les morts pèsent bien moins que les profits.