la grève, ça fait du bien !

En équipe du matin, la chaîne s’est arrêtée pendant plus de trois heures et, l’après-midi, la direction a dû renvoyer les non-grévistes chez eux après 15 heures, la production se trouvant alors à l’arrêt. Les travailleurs ont notamment voulu montrer leur opposition à la volonté de la direction de diminuer le paiement des heures de nuit et des heures supplémentaires. « Pas question de travailler plus en gagnant moins », disaient beaucoup.

En effet, dans tous les secteurs, la charge de travail est de plus en plus écrasante. Au Montage, où travaillent l’essentiel des 600 intérimaires, il faut produire à toute vitesse, en sous-effectif permanent. « L’overtime » obligatoire de 15 mn est quasi quotidien. Presque tous les samedis sont obligatoires pour l’équipe du matin. Dans ces conditions, il n’est pas étonnant que plusieurs milliers de véhicules avec des défauts soient stockés sur les parkings en attendant d’être retouchés. La direction a créé pour cela une équipe de nuit et une équipe de samedi-dimanche.

À cela s’ajoute une série de mesures prises par le nouveau directeur, qui exaspèrent les travailleurs : suppression de certaines lignes de bus jugées pas assez rentables ; interdiction de fumer ou de téléphoner dans toute l’enceinte de l’usine, même à l’extérieur des bâtiments ; interdiction de porter son propre tee-shirt ; suppression des espaces de pause et des bancs pour s’asseoir ; distribution au compte-gouttes de bouteilles d’eau alors que la chaleur dans les ateliers est insupportable…

Le succès du débrayage a été remarqué par tous et ceux qui y ont participé exprimaient leur fierté. Un premier pas qui en appelle d’autres.