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- Lutte ouvrière n°2848
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Dans les entreprises
Toyota – Onnaing : bénéfices et flagrant délit de mensonge
Les 20 et 22 février, le journal Les Échos titrait : « [Au Japon] Toyota va accepter des revendications salariales sans précédent depuis vingt ans », et « Automobile : l’usine Toyota de Valenciennes devient la première usine française ». Dans cette usine du Nord, voilà des articles qui ont été lus et ont suscité des réactions et des discussions entre ouvriers.
Que Toyota soit le premier site de production en France, avec 255 936 voitures produites en 2022, (en hausse de 24 %) ce n’est pas un scoop. C’est tous les jours que les ouvriers le paient dans leurs muscles et leurs articulations avec les cadences toujours plus élevées, les postes de travail surchargés, les heures supplémentaires, les samedis ou dimanches travaillés.
La fable servie depuis toujours par la direction consiste à dire que l’usine Toyota d’Onnaing est déficitaire. Elle ne convainquait déjà plus personne, mais on a là vraiment la démonstration, par la direction de Toyota elle-même, que c’est un pur mensonge. Un artifice comptable permet à Toyota de ne pas déclarer de bénéfices à l’usine d’Onnaing, et il a deux conséquences : depuis des années, elle ne paie pas d’impôts sur les bénéfices… et pas de prime de participation aux salariés non plus ! Par contre, rien que pour l’année 2022, le groupe Toyota a engrangé plus de 20 milliards d’euros de bénéfices à l’échelle mondiale.
Comme partout, la préoccupation principale des ouvriers est les salaires trop bas face aux prix qui ne cessent d’augmenter. Ces chiffres ont au moins permis de rappeler que cet argent, ces bénéfices sont le produit de leur travail, et que la moindre des choses serait qu’ils puissent vivre correctement. Beaucoup verraient donc d’un bon œil au minimum une prime « à 4 chiffres », et certains espèrent même qu’elle arrivera d’elle-même. Mais la question n’est pas de demander l’aumône ni une prime au bon vouloir du patron, qui permettrait juste de combler les découverts en banque. Ce qui serait nécessaire, ce sont des augmentations de salaire d’au moins 400 euros par mois, et que les salaires suivent l’augmentation réelle des prix.
Pour que l’on cesse de s’user au travail, cet argent devrait aussi servir à embaucher massivement, à commencer par tous les CDD et les intérimaires qui le souhaitent, pour alléger la charge de tous. Pour obtenir tout cela, la grève serait la seule arme des travailleurs. Des centaines à l’usine l’ont déjà expérimentée lors des journées pour les retraites et s’apprêtent à le refaire. Cela peut être une première étape.