Banques alimentaires : toujours plus de pauvres01/03/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/03/2848.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Banques alimentaires : toujours plus de pauvres

Les banques alimentaires, qui récoltent et préparent les denrées distribuées par des associations comme les Restaurants du cœur, ont profité du Salon de l’agriculture pour dénoncer la montée ininterrompue de la pauvreté.

En dix ans, le nombre de personnes ayant recours à l’aide alimentaire a triplé. En 2011, les associations fournissaient une aide à 820 000 personnes. Aujourd’hui, cette assistance est devenue indispensable à 2,4 millions, dont 71 % de femmes. Celles et ceux qui comptent là-dessus pour se nourrir ou se procurer des produits nécessaires, comme les produits d’hygiène, viennent de plus en plus souvent, plus de deux fois par semaine pour la majorité.

Ainsi, en dix ans, une aide pour certains exceptionnelle est parfois devenue une manière de vivre habituelle, ou plutôt de survivre, pour des catégories sans cesse plus larges de la population : des travailleurs licenciés qui se retrouvent au RSA, des bénéficiaires d’autres minima sociaux insuffisants, mais aussi 17 % de retraités et 17 % de salariés pauvres, pour la plupart à temps partiel.

Cette aggravation de la misère est le résultat des vagues de licenciements, de la précarité devenue systématique, des bas salaires. Les nouveaux inscrits dénoncent pour leur part la hausse des prix qui les oblige à recourir à une extrémité qu’ils préféraient ne pas envisager auparavant.

Cette « marée lente de la misère qui n’a jamais reflué » que dénoncent les responsables des banques alimentaires est à mettre en parallèle avec la marée de plus en plus haute des profits. En 2011, les bénéfices des entreprises du CAC 40 étaient de 73 milliards. En 2022 ils ont atteint 140 milliards. L’une explique l’autre.

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