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Dans les entreprises
Solvay : les travailleurs imposent une augmentation
Alors que le mécontentement sur les salaires augmente dans toutes les usines du groupe chimique, Solvay pensait s’en tirer à bon compte en jouant la montre.
Lors d’une réunion sur le pouvoir d’achat, mardi 12 juillet, la direction proposait une prime Macron de 800 euros avec quelques broutilles, en lieu et place d’une véritable augmentation des salaires. La réponse est d’abord venue des travailleurs en équipe continue du site de Tavaux dans le Jura, qui ont lancé des débrayages dès l’après-midi, suivis à 100 % par les équipes de nuit et du lendemain. À Saint-Fons, des débrayages ont touché plusieurs équipes le mercredi 13 et jeudi 14, avec l’arrêt des ateliers. Unanimement, les travailleurs exigeaient des augmentations de salaire, au lieu d’une prime versée une seule fois.
Le mouvement a pris de l’ampleur et plusieurs hauts cadres ont dû sacrifier leur week-end pour une réunion en urgence le 14 juillet avec les représentants syndicaux. La direction a d’abord tenté d’éteindre l’incendie en proposant, certes, de discuter des salaires… mais au mois de septembre !
Le soir même et le lendemain, les débrayages continuaient sur d’autres équipes à Tavaux, et démarraient à l’usine de Dombasle en Meurthe-et-Moselle. Des appels à la grève s’organisaient pour les jours suivants sur plusieurs autres sites.
Finalement, contrainte par les grévistes, la direction a proposé, le vendredi 15 juillet, 2,2 % d’augmentation des salaires avec effet rétroactif au 1er avril, l’engagement de créer un mécanisme de garantie contre l’inflation d’ici à la fin de l’année, et une prime de 200 euros. Cette augmentation s’ajoute à celle des dernières réunions sur les salaires qui avaient prévu 2,2 % d’augmentation et un talon de 70 euros.
Les responsables syndicaux ont poussé à accepter cette augmentation, bien loin de compenser l’inflation. Pour autant, les grévistes ont la satisfaction d’avoir fait ravaler au patron son refus catégorique de discuter salaire. Ils ont constaté que ce qui était impossible la veille est devenu réalité en deux jours de mouvement. La preuve que les patrons craignent les réactions et cela n’est pas passé inaperçu auprès des travailleurs.