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Leur société
Loi pouvoir d’achat : poudre aux yeux au Parlement
Lundi 18 juillet, à l’Assemblée nationale, s’est ouvert le débat sur le projet de loi du gouvernement « relatif aux mesures d’urgence pour la protection du pouvoir d’achat ».
Alors que l’inflation officielle atteint déjà 6 %, pour la première fois depuis 25 ans, avec 33 % d’augmentation des prix de l’énergie en un an, il y a effectivement urgence !
Ce ne sont pas les aides ponctuelles du gouvernement qui vont y répondre. Car toutes les mesures, déjà annoncées, comme le chèque alimentaire ou la hausse du point d’indice pour les fonctionnaires, permettent à peine de souffler à des familles populaires dont le budget a fondu face à la flambée des prix. Même la ristourne de 18 centimes à la pompe pour le carburant va diminuer d’ici décembre, puis être remplacée par une indemnité de 100 à 300 euros, attribuée suivant les revenus, à condition que les trajets concernent le travail et que la demande en soit faite sur Internet.
Du côté du RN, Marine Le Pen a d’ores et déjà annoncé que les députés « voteront l’essentiel des mesures proposées », sous prétexte d’urgence pour le pouvoir d’achat. Comme la droite, il réclame aussi moins de taxes de l’État. Le RN poursuit ainsi sa politique « d’opposant responsable », exercice délicat visant à se montrer respectable à la bourgeoisie, tout en préservant un peu son image d’opposition proche des préoccupations des classes populaires.
Quant aux députés de la Nupes, si certains réclament des augmentations de salaire plutôt que des primes et des aumônes, ils sèment des illusions quant au moyen de les obtenir.
Ce n’est pas avec un smic à 1 500 euros, comme le propose la Nupes, que le rapport des forces s’inversera. Et, surtout, même pour l’obtenir, pour faire reculer le patronat et obtenir les hausses massives des salaires et leur indexation sur les prix, ce que certains députés Nupes, François Ruffin par exemple, réclament, il faudra bien autre chose que des discours à l’Assemblée. De manière révélatrice, la députée LFI Clémence Guetté a d’ailleurs terminé son intervention par ces mots, adressés au gouvernement : « Prenez garde parce que, si vous ne revoyez pas votre copie, [la vérité] éclatera ensuite dans la rue. »
La mobilisation massive des travailleurs, dans la rue et dans les entreprises, qu’elle agite comme une menace, serait pourtant seule en mesure d’arracher des augmentations de salaires conséquentes, pour tous, et des salaires, pensions et allocations indexées sur l’inflation, empêchant les capitalistes de faire payer aux autres la ruine de leur système. Loin d’en faire un épouvantail, il faut inciter la classe ouvrière à s’organiser et à s’y préparer.