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Leur société
Recherche publique : plus de précarité… et de vagues promesses
Le 20 juillet, la ministre Frédérique Vidal a présenté la loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR) sur l’avenir de la recherche publique. Derrière les mots creux sur les hausses de budget à venir, pointent surtout une aggravation de la précarité et de plus en plus de financements « sur projets ».
Le gouvernement prétend ainsi injecter 25 milliards d’euros sur dix ans, mais il ne met que 1,6 % de cette somme en 2021 et s’engage surtout pour les gouvernements suivants. Ces promesses n’engagent donc personne. Avec cet argent, le gouvernement va augmenter les montants de quelques primes. Mais elles seront loin de rattraper le décrochage du pouvoir d’achat qui touche tous les salariés du secteur depuis des années.
En revanche, le projet de loi instaure de nouveaux contrats qui institutionnalisent encore un peu plus la précarité. Alors que nombre de jeunes chercheurs enchaînent des contrats d’un an ou deux, et n’obtiennent jamais de poste stable, le gouvernement prétend répondre au problème avec des CDI. Mais en y regardant de plus près, il s’agit de CDI « de mission », dont la durée est limitée à celle d’un projet scientifique, à l’opposé de postes stables.
Plus globalement, les hausses de budget sont pour l’instant orientées vers le financement « sur projet ». Plutôt que des emplois et des financements qui permettent un développement à long terme avec une certaine liberté dans les axes de recherche, le projet de loi, dans la ligne de ce qu’ont fait tous les gouvernements précédents, favorise des budgets à court terme, concentrés sur quelques projets choisis pour leur « excellence », c’est-à-dire en fonction des modes… ou des intérêts économiques, sinon patronaux.
Ce n’est pas parce que le gouvernement enrobe ces reculs avec de vagues promesses d’argent en plus que ceux-ci en deviennent acceptables.