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Dans le monde
Chute du PIB : les ravages du profitavirus
Les statistiques économiques pour le second trimestre ont été publiées à la fin du mois de juillet. Elles indiquent sans surprise un recul général de l’indicateur du produit intérieur brut (PIB, la somme de toutes les richesses, de toute nature, produites par un pays) de tous les pays industrialisés. Le PIB recule de 13,8 % en France, 10 % en Allemagne, etc.
Ces chiffres reflètent, à défaut de le mesurer, le fait qu’une population confinée produit et consomme moins, que les bateaux à quai et les marchandises en stock ne rapportent rien, que les hôtels vides et les avions au sol sont de peu de profit. De la même façon, la remontée de l’indice à partir de juillet indique la fin du confinement dans les pays d’Europe.
Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire affirme que la chute a été moindre que prévue grâce à la juste politique du gouvernement. Les commentateurs glosent sur les différences entre les pays, plus ou moins touchés suivant que leurs économies dépendent plus ou moins du tourisme et que les gouvernements ont payé les salaires à la place des patrons ou laissé ces derniers licencier par millions, comme aux États-Unis.
Mais tous semblent d’accord sur deux choses : les plans de relance de milliers de milliards d’euros ou de dollars sont nécessaires ; les populations, et particulièrement les travailleurs, ont commencé à payer l’addition par le biais du chômage de masse, de l’appauvrissement rapide, des catastrophes sanitaires et sociales. D’après les patrons, les gouvernants et les économistes plus ou moins distingués, il n’y aurait pas d’alternative.
Et, en effet, il n’y a pas d’alternative dans cette société basée sur le profit privé, la concurrence et la lutte de tous contre tous. Car les financiers et les plus grosses sociétés privées ont profité de la crise pour s’enrichir encore, les parasites géants comme Amazon ou Facebook ont accru la part qu’ils prélèvent sur le produit du travail humain, le patronat a partout aggravé l’exploitation.
Comme le montre le comportement des multinationales du médicament spéculant sur la maladie et la mort, dans la course au profit tous les coups sont permis, toutes les occasions sont bonnes.
Il reste aux gouvernements et aux plumitifs du capital à habiller ces pillages d’explications économiques, de théories mercantilistes ou, tout simplement, de mensonges éhontés.
L’alternative, qu’un enfant de cinq ans est capable d’imaginer et que les Indiens d’Amérique du Nord pratiquaient tous les hivers depuis leur naissance, serait qu’en période difficile la société vive sur les richesses accumulées collectivement à la belle période.
Mais, dans une société de classes, les richesses produites collectivement appartiennent exclusivement à la classe possédante qui en fait ce qu’elle veut. Que ce soit faire construire des pyramides ou spéculer sur la production de vaccins, c’est tout un, que les pauvres se débrouillent. Le virus du profit se confirme bien plus néfaste pour l’humanité que tous les coronavirus passés et à venir.