États-Unis : Sanders se rallie à Biden15/04/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/04/2698.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

États-Unis : Sanders se rallie à Biden

Le sénateur Bernie Sanders, qui avait cru dans ses chances de remporter la primaire du Parti démocrate avant de subir récemment des revers électoraux, s’est finalement effacé au profit de Joe Biden.

Indépendamment du développement de l’épidémie qui rend presque impossible la poursuite de cette succession de votes État par État s’étalant sur plusieurs mois, le Parti démocrate se rassemble donc derrière Biden. Ce politicien a occupé pendant 36 ans un siège au Sénat et a été le vice-président d’Obama durant huit années. À tort ou à raison, ces dernières semaines, Biden a été perçu par l’électorat démocrate comme le candidat le plus à même de remporter l’élection de novembre face au président sortant des États-Unis, le républicain Trump.

Avec son étiquette socialiste, Sanders est apparu durant la campagne des primaires, désormais close, comme le candidat le plus à gauche du très large spectre politique rassemblé dans le Parti démocrate, l’un des deux partis de la grande bourgeoisie américaine. Mais c’est tout relatif, Sanders étant un admirateur de Roosevelt qui avait sauvé les banques et le capitalisme américain de la faillite lors de la crise de 1929.

Son programme comprenait certes l’augmentation des impôts pour les milliardaires et l’instauration de taxes sur la spéculation, supposées freiner les pires penchants de la finance, sans toutefois remettre en cause la propriété des capitalistes. Et comme en 2016, sa campagne a mis en avant la gratuité des études supérieures dans un pays où beaucoup d’étudiants doivent s’endetter pour payer leurs frais scolaires. Cela lui a donné une incontestable popularité dans les universités.

Par contre lorsqu’il s’adressait aux travailleurs, Sanders leur parlait de protectionnisme et de revenir sur les traités commerciaux internationaux, ce qui absout la bourgeoisie américaine de sa responsabilité. Le « socialisme » de Sanders le rattache en fait à ce qu’on appelle en Europe la social-démocratie, autrement dit une gestion du capitalisme agrémentée de quelques mesures sociales, du moins dans les périodes de plus en plus rares où le patronat estime en avoir les moyens. Ce n’est que comparé aux autres candidats démocrates qu’il apparaissait comme plus préoccupé des inégalités sociales.

Finalement, la campagne de Sanders et son soutien à Joe Biden vont permettre au Parti démocrate d’espérer les voix des électeurs les plus à gauche, en ravivant l’illusion que son retour au pouvoir en novembre pourrait entraîner un changement pour les classes populaires.

Face à la crise économique, qui a précipité dans le chômage des millions d’entre eux en quelques semaines, il faudra aux travailleurs des États-Unis bien autre chose que ce type de discours électoral pour faire respecter leurs droits et leurs intérêts de classe.

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