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La société en crise
Ehpad Jean-Baptiste-Lecornu : une catastrophe impossible à dissimuler
Il aura fallu l’annonce publique le 5 avril de trois décès de coronavirus parmi les 85 résidents de l’Ehpad Jean-Baptiste Lecornu de Flers, dans l’Orne, pour que des mesures soient prises au niveau de l’ensemble de l’établissement.
Les seules mises en œuvre jusque-là, avaient été le 12 mars l’interdiction des visites des familles sur décision gouvernementale, puis le confinement de tous les résidents dans leurs chambres, sans test préalable. Autrement dit, on a confiné le virus dans l’Ehpad en même temps que les résidents, dont certains étaient déjà malades.
À la date du 12 avril, on dénombrait six morts. Les salariés, une soixantaine au total, et les résidents ont été testés en urgence. Huit membres du personnel et 17 résidents ont été détectés positifs. Dans la foulée, la résidence a été séparée en deux zones, sans communication entre elles. Tout a été fait dans l’urgence, sans préparation.
Jusqu’à l’annonce des trois premiers décès, on a laissé les soignants et les agents de service, équipés de masques, dans l’ignorance de la gravité de la situation et des risques qu’on leur faisait prendre, pour eux, pour les résidents et pour leurs familles.
Dans un communiqué, le maire a déclaré : « Nous sommes restés discrets aussi longtemps que possible pour que le personnel soignant puisse travailler en paix mais le climat est devenu de plus en plus difficile à gérer .» Cela sonnait faux alors que, chaque jour et depuis plusieurs semaines, des reportages dans tous les médias décrivent la catastrophe sanitaire dont sont victimes, entre autres, les résidents et les salariés des Ehpad.
Aujourd’hui, les équipes ont été renforcées. Des infirmières interviennent en plus, dans des secteurs et à des moments où elles n’étaient pas présentes habituellement. Elles sont et seront indispensables, y compris lorsque le virus sera vaincu, tant les effectifs sont dramatiquement insuffisants toute l’année.