Les manifestations étaient d’autant plus importantes cette année qu’elles relayaient les manifestations qui ont marqué plusieurs pays ces derniers mois.

Au Mexique, une société particulièrement meurtrière depuis des années, les femmes avaient manifesté il y a peu contre les féminicides. Les rues de Mexico se sont donc remplies à nouveau de centaines de milliers de femmes bien décidées à ne plus être les victimes ni de leur compagnon, ni de la terreur que font régner les narcotrafiquants ou la police. Elles ont également dénoncé le travail précaire, les licenciements et les politiques d’austérité. Les féministes appelaient également à la grève contre les féminicides le lundi 9.

Au Chili, ce sont des centaines de milliers de femmes qui ont envahi les rues de Santiago, prolongeant les manifestations qui ont marqué le pays ces derniers mois et que la forte répression menée par le gouvernement Pinera n’a pas réussi à faire taire. Outre leurs revendications de femmes, elles exprimaient encore une fois leur espoir que ce président abandonne le pouvoir auquel il se cramponne.

En Argentine, les femmes ont manifesté deux jours, les dimanche 8 et lundi 9, pour la journée internationale mais aussi parce que l’ordre du jour des travaux du Parlement comporte un projet de loi pour l’avortement concocté par le président péroniste récemment élu, ­Alberto Fernandez. Elles ont été des centaines de milliers dans les rues de la capitale ­Buenos Aires, mais aussi dans d’autres villes du pays, tandis que l’Église catholique organisait une grand-messe contre le droit des femmes, soutenue dans ce combat réactionnaire par les évangélistes.

Des manifestations ont également eu lieu au Brésil, dénonçant également la part belle faite à l’extrême droite par le gouvernement de Bolsonaro. On a aussi manifesté en Bolivie, en Colombie, au Costa Rica, au Venezuela. Les femmes d’Amérique latine, comme bien d’autres dans le monde, ne veulent plus dépendre de leur père, de leur mari ou de curés de toutes obédiences, mais elles se dressent aussi contre les politiques d’austérité qui, partout dans le monde, privent les classes populaires de véritable droit à l’éducation, à la santé ou au logement.