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Hôpitaux de Paris : Hirsch reprend son offensive
Après une période de repli stratégique face au mouvement massif d’opposition de mai-juin, Martin Hirsch, le directeur général de l’Assistance publique–Hôpitaux de Paris (AP-HP) réactive son plan de suppressions de jours de RTT.
Dans un communiqué du 25 septembre, Hirsch recommence à chiffrer et à dater les « changements d’organisation et de rythmes de travail » prévus. Certes, il ne remet pas sur le tapis la journée de 7 heures qu’il avait dû remballer après les grandes journées de grève et de manifestation des 21 et 28 mai. Cependant il annonce la « généralisation de la grande équipe qui inclut la symétrie entre les horaires du matin et ceux de l’après-midi » d’ici « le 1er septembre 2016 au plus tard », et projette de « maintenir le schéma horaire en 7 heures 36 ».
Cela signifie sans doute, même si ce n’est pas précisé, que ceux qui travaillent actuellement 7 heures 50 l’après-midi seraient ramenés à 7 heures 36 comme ceux du matin : ils perdraient donc les RTT correspondantes accordées lors du passage aux 35 heures et destinées à faire admettre aux équipes fixes du matin de travailler aussi l’après-midi. Il s’agit donc maintenant de supprimer la carotte en imposant à tous la « grande équipe », c’est-à-dire l’alternance irrégulière d’horaires du matin et de l’après-midi, bien souvent au pied levé du fait du manque d’effectif, ce qui désorganise la vie personnelle.
Hirsch précise qu’en horaire de 7 heures 36, les jours de RTT se réduisent à 18. En outre, il prévoit en parallèle d’imposer partout une application minimale de la réglementation des 35 heures de 2002, en supprimant notamment les « journées extra-légales », comme les journées fête des mères ou les journées supplémentaires dites « forfait protocole » prévues par l’accord sur les 35 heures de 2002. Cela représente quelques jours de repos encore en moins.
Il est aussi toujours question au cas par cas de « rythmes en 7 heures 30 », d’un « élargissement de l’éventail des schémas horaires possibles », cela dans le cadre d’« évolutions de l’accord de 2002 ».
Continuant à se prétendre à l’écoute du personnel, la direction générale brandit fièrement la décision de la CFDT de revenir aux négociations avec elle. Au début de l’été, la même CFDT ainsi que Sud avaient pris ce chemin, pour s’en retirer rapidement, les mains vides.
Depuis la rentrée, les journées appelées par l’intersyndicale le 25 septembre et le 1er octobre ont permis aux plus mobilisés des hospitaliers, même peu nombreux, de continuer à se retrouver. Cependant, devant le manque d’écho, certains sont tentés par des actions minoritaires spectaculaires. Il faut dire que l’attitude de la plupart des dirigeants syndicaux, transmettant avec retard à leurs syndiqués de chaque hôpital les communiqués et les consignes, brillant par leur absence lors des rassemblements et des assemblées dans les hôpitaux, contribue à l’attentisme plus qu’à la mobilisation. Hirsch ne doit pas s’y tromper : les travailleurs de l’AP-HP ne sont pas pour autant prêts à laisser passer ses attaques.