Inondations en Côte-d’Azur : la nature n’est pas seule responsable07/10/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/10/2462.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Inondations en Côte-d’Azur : la nature n’est pas seule responsable

Une vingtaine de personnes sont mortes dans le violent orage qui s’est abattu sur la région de Cannes et d’Antibes samedi 3 octobre. De nombreuses autres ont vu leur voiture ou leur logement endommagés ou détruits par l’eau.

De tels orages meurtriers et d’une violence imprévisible sont certes rarissimes, mais ils ne sont cependant pas une nouveauté. À l’automne 2014, 17 personnes avaient péri dans le Var, l’Hérault ou les Pyrénées-Orientales, noyées dans des voitures emportées par le flot ou des campings inondés. C’est dire que l’éventualité de tels événements climatiques devrait être prise en compte dans l’urbanisation.

Or ce n’est pas le cas, bien au contraire. Sur la Côte-d’Azur, le prix du mètre carré est tel, surtout quand l’emplacement permet une vue sur la mer, que bien peu de terrains demeurent non construits. Une géographe de l’université de Nice l’expliquait ainsi au journal Le Figaro : « Ce qui aggrave les choses, depuis quelques années, c’est l’urbanisation qui ne laisse plus aucune terre non artificialisée. Il ne peut donc plus y avoir d’infiltration naturelle. Rendez-vous compte : dans le plan local d’urbanisme d’Antibes, la notion de "zone agricole" n’existe même plus.» L’eau ruisselle donc sur le flanc des collines qui bordent la Méditerranée sans que rien ne puisse la retenir.

La pression des promoteurs pour qu’on leur accorde des permis de construire dans des zones exposées s’exerce sur les élus locaux au détriment de la sécurité. On voit des quartiers qui ont été construits sur des marécages. À Mandelieu par exemple, explique un ancien conseiller municipal, les garages de certaines résidences sont régulièrement inondés, même en cas de pluies modérées.

L’urbanisation anarchique, conduite au gré des intérêts de profiteurs de l’immobilier et de certains élus locaux, révèle toute sa nocivité lorsque survient un événement climatique exceptionnel. Elle en alourdit le triste bilan. Et Hollande a eu beau faire le déplacement pour assurer les populations sinistrées de sa compassion, c’est aussi là le bilan du système qu’il défend.

Partager