MGCall – Tarbes : un patron voyou financé par l’argent public07/10/20152015Journal/medias/journalarticle/images/2015/10/page_12_Mgcall.jpg.420x236_q85_box-0%2C329%2C700%2C722_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

MGCall – Tarbes : un patron voyou financé par l’argent public

MGCall, entreprise qui fait du démarchage téléphonique et en même temps de la formation, compte soixante-dix salariés et une trentaine de stagiaires. Installée à Tarbes depuis fin 2014, elle vient déjà d’être mise en redressement judiciaire.

Illustration - un patron voyou financé par l’argent public

Créée à l’époque avec un capital de 1 000 euros seulement, tous les robinets de l’argent public se sont ouverts au patron, Gueday. La communauté d’agglomération du Grand Tarbes a injecté environ un million d’euros dans la rénovation d’un entrepôt et de son équipement en matériel.

Malgré quelques voix discordantes, Gueday avait été encensé par les autorités puisqu’il ramenait des emplois sur le bassin tarbais, quatre-vingts d’abord puis, promettait-il, rapidement 350.

Parallèlement, il créait un organisme de formation, l’IRC (Institut de relation client), avec un capital de 500 euros, faisant financer les salaires de son personnel en formation par Pôle emploi et recevant des subventions de l’État et de la région qui paie la formation. Il a donc déboursé 1 500 euros et a reçu trois millions d’euros d’aides diverses.

Les employés étaient payés par chèque et au smic pour la plupart, le 10 du mois pour le mois précédent. Le 10 septembre, n’ayant pas reçu leurs salaires d’août, ils ont refusé de travailler et ont occupé l’entreprise. Alors que, chaque jour, le patron promettait de payer le lendemain, les autorités lui manifestaient toute leur confiance, comme le représentant socialiste du Grand Tarbes qui affirmait : « Une nouvelle formation est sur le point de débuter. »

Les travailleurs ont décidé de se faire voir et entendre en couvrant les carrefours de banderoles : « Tout travail mérite salaire ». Des actions sont menées régulièrement. À Pôle emploi, jeudi 17 septembre, ils ont trouvé porte close mais sont entrés par la fenêtre pour finalement être reçus et réclamer que tous puissent bénéficier des allocations réservées aux chômeurs ayant travaillé un an, soit 80 % de l’ancien salaire. L’entreprise ayant moins d’une année d’activité, la directrice de Pôle emploi leur a répondu : « Vous voulez le beurre et l’argent du beurre », avant de devoir s’excuser par la suite. Le député PS Glavany a dit qu’on ne pouvait rien faire « à moins de changer la loi ».

Lundi 21 septembre devant le tribunal de commerce, pour le jugement de mise en liquidation, le patron est entré et sorti du tribunal protégé par la police, pour ne pas affronter la colère des travailleurs qui avaient prévu quelques œufs et qui reprenaient : « Gueday en prison ! » C’est là qu’on a appris qu’il en était à sa quatrième escroquerie similaire : au Maroc, à Nantes et l’an passé à Rambouillet, d’où il est parti de la même manière sans payer les salaires.

Le tribunal a décidé la mise en redressement judiciaire jusqu’à un second jugement. Jeudi 24 septembre, les salariés se sont rendus nombreux à la séance plénière du Grand Tarbes où le président a été obligé de leur laisser la parole. Jeudi 1er octobre, la préfète a enfin annoncé que les salariés bénéficieront d’un parcours sécurisé pendant douze mois leur permettant de percevoir les allocations chômage et une formation.

Les travailleurs de MG Call/IRC en tout cas ne sont plus prêts à s’en laisser conter et sauront être vigilants.

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