SNCF : en France aussi, les trains déraillent15/03/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/03/2850.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

SNCF : en France aussi, les trains déraillent

Lundi 13 mars en fin d’après-midi, un train de marchandises qui évoluait sur le triage de Chartres a déraillé, les voies s’écartant sous son poids. Plusieurs wagons se sont retournés, déversant leur chargement de blé sur le ballast.

L’accident, qui n’a pas fait de victime, a aussitôt entraîné l’interruption de la circulation sur une voie toute proche empruntée par la ligne Chartres-Courtalin. Vu l’ampleur des dégâts, nul ne sait prédire la date du retour à la normale.

L’accident, qui aurait pu tourner à la catastrophe si un train Chartres-Courtalin était passé par là au même moment, est caractéristique de la course aux profits dans les transports. S’il est encore trop tôt pour en connaître les causes avec certitude, celui-ci ressemble en tout point au déraillement intervenu le 2 décembre dernier à proximité de la gare d’Issoudun, où cinq wagons céréaliers avaient déraillé, bloquant plusieurs trains entre Orléans et Limoges et interrompant le trafic pendant six jours.

Ce dernier train de marchandise était un convoi privé appartenant à la société Millet Rail, spécialisée notamment dans le transport des céréales, et était assuré par Euro Cargo Rail, une filiale de la Deutsche Bahn. Vu les cours du blé depuis plusieurs mois, la société n’avait pas hésité à surcharger ses wagons bien au-delà du tonnage prévu.

D’un autre côté, c’est le mauvais entretien des rails et du ballast – voire l’absence d’entretien sérieux – du fait de la réduction des effectifs et de la baisse des investissements dans les infrastructures de la SNCF qui explique la fragilité des voies. Lundi 13 mars, c’est aussi probablement sous le poids du convoi que les traverses ont cédé, provoquant l’écartement fatal des rails et la rupture des attelages.

En 2013, un mauvais entretien des voies était déjà à l’origine de la catastrophe de Brétigny, qui avait fait sept morts et 290 blessés. Dix ans après, bien peu a été fait et les déraillements sur les lignes secondaires sont maintenant réguliers.

Quant à la surcharge des wagons, au vu de la spéculation actuelle sur les prix des matières premières, elle n’est pas près de s’arrêter. Jusqu’à une prochaine catastrophe ?

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