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Vote bloqué au Sénat
Le 10 mars, alors que la réforme des retraites était examinée au Sénat, le gouvernement a eu recours à l’article 44.3 de la Constitution pour accélérer son retour à l’Assemblée.
Face à la contestation sociale, il joue manifestement la carte d’un enregistrement rapide de la réforme, dans l’espoir que les travailleurs se démobilisent.
L’article 44.3 permet d’obliger les sénateurs à voter une loi en bloc, par un seul vote et non article par article, d’où le gain de temps. Ce recours a bien entendu provoqué la colère, largement surjouée, d’une partie des sénateurs de gauche, qui parlent de coup de force et de déni de démocratie. Comme si les Chambres législatives en étaient les garantes. Le gouvernement, de son côté, s’est justifié en dénonçant « l’obstruction devenue un choix méthodique », selon les mots du ministre du Travail Olivier Dussopt. En d’autres termes, la scène de l’Assemblée nationale s’est rejouée au Sénat, de façon plus feutrée tout de même.
Le gouvernement et Macron, aidés par les médias et l’opposition, veulent faire croire que le vote de leur projet de loi réglera le problème une fois pour toutes alors que l’épreuve de force réelle est ailleurs.
La réforme des retraites est une attaque parmi d’autres, au même titre que l’inflation et la réforme de l’assurance chômage. Leur dénominateur commun est d’appauvrir les classes populaires pour assurer les profits qu’exigent les capitalistes. C’est toute cette offensive qu’il faut arrêter et, par leur rôle dans la société, les travailleurs ont les moyens de le faire en affrontant directement leurs exploiteurs, sans se laisser détourner par l’agitation dans les institutions de l’État.
Et si cette loi est votée, l’exemple du contrat première embauche (CPE), que le Premier ministre de Villepin a dû remballer en 2006 après avoir usé du 49.3, est là pour rappeler que tout se joue alors dans le rapport de force social.