Éboueurs : la réforme à la poubelle !15/03/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/03/2850.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

retraites

Éboueurs : la réforme à la poubelle !

La grève des éboueurs se poursuivait le 15 mars, à Paris et dans plusieurs autres villes, contre le départ à 59 ans, au lieu de 57 actuellement, prévu par le gouvernement dans le cadre de la réforme des retraites.

« On est déjà bien usés à 55 ans » déclaraient des éboueurs de Saint-Brieuc en grève depuis une semaine, rappelant qu’il faudrait même revenir à 55 ans comme âge de départ à la retraite. Devant cette détermination des grévistes, on assiste depuis plusieurs jours à une campagne contre leur mouvement, comme à chaque fois, pourrait-on dire, que des travailleurs se mettent en grève. Celle-ci est largement relayée dans les médias qui donnent la parole à tous les politiciens ou patrons qui trouvent normal de demander à des ouvriers dont le travail est usant, car physique et en horaires décalés, de faire deux ans de plus.

Ces aboyeurs se sont relayés en particulier pour s’indigner des risques de santé publique. « À partir du moment où vous avez une concentration de déchets alimentaires en surface, le rat remonte », s’inquiétait Geoffroy Boulard, maire Les républicains du 17e arrondissement de Paris. « La grève provoque un changement de comportement des rats. Ils vont se balader dans les poubelles, s’y reproduire, laisser leurs urines et déjections », a déclaré Romain Lasseur, un spécialiste des rats et des espèces envahissantes venu à la rescousse. Julien Devaux, un représentant de la CGT propreté assainissement à la Ville de Paris, faisait cependant remarquer que la grève des éboueurs, en 2019, « avait duré trois semaines, et qu’il n’y avait pas eu de problèmes particuliers avec les rats ». Mais qu’importe ! Tout est bon pour s’en prendre aux travailleurs qui ne baissent pas la tête. Et les journalistes de multiplier les reportages montrant des restaurateurs affolés de Saint-Brieuc ne sachant que faire de leurs poubelles, et des passants indisposés à la vue des 6 500 tonnes de déchets s’étalant sur les trottoirs de Paris.

Cette grève se voit, et elle pose assurément des problèmes, ce qui est une preuve de plus, s’il en fallait, du rôle indispensable des éboueurs, et des travailleurs en général. Quant à la manière la plus rapide d’en voir la fin, il est simple : il faudrait mettre définitivement cette réforme à la poubelle.

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