AVC : économies aux dépens des victimes15/03/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/03/2850.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

AVC : économies aux dépens des victimes

Depuis le 1er mars, un dispositif médical spécifique, qui permet à des équipes hospitalières spécialisées en neurochirurgie et chirurgie neurovasculaire d’intervenir en urgence pour réduire la mortalité ou les séquelles consécutives à un accident vasculaire cérébral (AVC), n’est plus remboursé aux hôpitaux.

Ce dispositif, un cathéter permettant de retirer par aspiration, en passant par l’aine, le caillot bouchant l’artère cérébrale est facturé 1 500 euros aux hôpitaux.

Des sociétés médicales et de nombreux médecins, dont les spécialistes de la Fondation Rothschild, dénoncent depuis quelques semaines la décision de la Direction générale des soins du ministère de la Santé de dérembourser ces cathéters.

Priver un tel établissement, réalisant en moyenne 300 de ces opérations par an, de la prise en charge financière du dispositif revient à lui supprimer 450 000 euros, selon l’estimation de la Fondation Rothschild. Une trentaine d’autres établissements aptes à réaliser ces opérations sont eux aussi fragilisés par ce déremboursement.

Les AVC frappent plus de 150 000 personnes chaque année dans le pays et, depuis plusieurs années, la Haute autorité de santé a publié des directives encourageant le développement de cette technologie. Mais la politique criminelle d’économies sur les dépenses dans le domaine de la santé entre en contradiction avec le progrès scientifique.

Ce que des équipes innovantes, dévouées, dotées du matériel adéquat peuvent faire gagner en espérance de vie aux patients, risque de se traduire pour eux en « perte de chance ».

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