Au Sénat, nouvelles attaques et démagogie15/03/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/03/2850.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

retraites

Au Sénat, nouvelles attaques et démagogie

Avant la réunion entre sénateurs et députés qui doit mettre au point une version finale de la loi, le gouvernement a applaudi des deux mains un amendement déposé par la droite pour augmenter la durée de résidence en France nécessaire pour avoir droit aux prestations sociales.

Selon cet amendement, il faudrait, dès septembre 2023, avoir résidé en France au moins neuf mois sur douze pour avoir droit au minimum vieillesse, tout comme pour toucher les APL (aides personnalisées au logement) ou le RSA (revenu de solidarité active), contre six ou huit mois requis actuellement.

Les prestations en question se caractérisent déjà par un taux élevé de non-recours ; un tiers des foyers éligibles au RSA ne l’ont pas demandé l’an dernier, d’après la Direction statistique du ministère de la Santé (DREES). Quant au gouvernement, il chiffre lui-même les fraudes en question autour de 0,35 % des bénéficiaires des allocations familiales. Il s’agit donc bien de montrer du doigt les travailleurs immigrés qui bitument les rues, bâtissent les immeubles et font fonctionner toute la société.

Par ailleurs, mercredi 8 mars, les sénateurs ont voté un amendement concernant les mères de famille qui atteindraient une carrière « complète » entre 63 et 64 ans, c’est-à-dire qui auraient déjà cotisé 43 ans avant même l’âge de départ.

Ces femmes bénéficieraient alors de 1,25 % de surcote par trimestre cotisé en plus, avec un maximum de 5 %. Pour une personne ayant commencé à travailler à 20 ans, il faudrait donc qu’elle n’ait eu aucune période de chômage, aucune coupure dans sa carrière, pour en bénéficier.

Cet amendement a été défendu par la droite, qui voulait afficher son « attachement aux mères de famille », et soutenu par le gouvernement. Mais en réalité les mères de famille vont y perdre. Elles ne pourront pas partir plus tôt, sous prétexte d’égalité avec les hommes ! Actuellement, les femmes dans les mêmes conditions pouvaient partir à partir de 62 ans avec une surcote de 10 %.

Tout cela ne fera pas oublier aux travailleurs comment gouvernants, députés et sénateurs peuvent se mettre d’accord pour aggraver leur sort.

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