Pfas : polluants éternels pour profits actuels01/03/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/03/2848.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Pfas : polluants éternels pour profits actuels

D’après une enquête réalisée entre autres par Le Monde, les substances per-et polyfluoroalkylées (Pfas) constitueraient « l’une des plus graves contaminations auxquelles le monde est aujourd’hui confronté ».

Ces Pfas sont utilisées un peu partout dans l’industrie : dans le téflon des ustensiles de cuisine, dans les vêtements goretex, dans de nombreux composants industriels comme les semiconducteurs, dans les emballages alimentaires, etc. Elles seraient responsables d’une multitude de pathologies allant des cancers aux maladies cardio-vasculaires, qui toucheraient deux millions de personnes rien qu’en France. Par rejets d’eau polluée dans les rivières, émissions dans les airs et même enfouissements illégaux de déchets, les entreprises utilisant ces substances contamineraient l’eau, l’air, le sol et l’ensemble de la chaîne alimentaire, et celles-ci sont tellement indestructibles qu’on les surnomme « polluants éternels ».

D’après Le Monde, des chercheurs de grands groupes de la chimie, comme 3M et DuPont (aujourd’hui Chemours), ont découvert dès 1961 leur dangerosité. Mais comme d’habitude, leurs patrons les ont empêchés de dévoiler ces informations en s’appuyant sur le secret industriel. Ils ont même intensifié l’utilisation de ces substances car elle leur rapportait beaucoup.

Pire, ces trusts de la chimie ont créé et financé des officines de propagande, comme PlasticEurope, dont l’objectif est de minimiser voire de nier la nocivité de ces substances et de vanter les mérites de nouvelles Pfas qui sont pourtant souvent aussi dangereuses que les anciennes.

Les auteurs de l’enquête disent aussi avoir eu beaucoup de mal à obtenir des informations précises, tant la loi de l’omerta règne dans le monde patronal. Et bien sûr, ils n’ont pas pu compter sur l’aide des États nationaux et des institutions européennes, qui comme toujours freinent des quatre fers quand il s’agit d’aller contre les intérêts de leurs capitalistes.

Cette enquête, même si elle donne pour la première fois une vision globale de la pollution, n’a pu dresser une liste précise ni des endroits les plus contaminés, ni même des usines produisant ces Pfas en Europe, sans parler de celles qui les utilisent. Les travailleurs de ces entreprises, qui avec les riverains de ces sites industriels sont les plus menacés par cette pollution, pourraient facilement fournir les informations, mais ils n’en ont pas le droit et risquent le licenciement.

Ce scandale des « polluants éternels » est un exemple de plus des risques que court l’humanité à laisser l’économie entre les mains des capitalistes.

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