Autoroutes : le racket continue20/07/20222022Journal/medias/journalnumero/images/2022/07/2816.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Autoroutes : le racket continue

Le ministre des Transports Clément Beaune a jugé qu’« il serait utile que les sociétés d’autoroute fassent un geste » en baissant le prix des péages pour les vacanciers.

Ces dernières ont répondu à l’appel en annonçant une baisse si limitée que leur « geste » est surtout une manière de dire, au ministre et aux automobilistes, qu’elles entendent bien poursuivre leur racket comme elles l’entendent.

En effet, elles se sont mises d’accord pour échafauder un système tellement compliqué que seuls quelques heureux élus auront droit au final à 10 % de réduction. Il faudra tout d’abord posséder un boîtier de télépéage et un abonnement mais aussi faire partie des 4,5 millions de travailleurs disposant de chèques vacances.

Et même en réunissant ces conditions, la réduction ne marche qu’avec un abonnement de télépéage « spécial vacances », différent des abonnements « classiques » de la plupart des conducteurs qui prennent l’autoroute pour aller travailler. Il faudrait donc d’abord convertir son abonnement, puis envoyer ses chèques vacances, par la poste ou par Internet, pour que son compte de télépéage en soit crédité. Autant dire que presque personne ne bénéficiera de la fameuse réduction.

Les autoroutes appartiennent principalement à trois grands groupes (Vinci, Eiffage et Albertis) qui font, bon an mal an, trois milliards d’euros de profit chaque année et en reversent la quasi-totalité à leurs actionnaires. L’État leur a donné les autoroutes en concession pendant trente ans et leur laisse le droit d’augmenter les tarifs tous les ans. En février dernier, la hausse avait été de 2 %, pour tout le monde et sans condition. C’est que, pour garnir les poches des actionnaires, aucune limitation n’est posée !

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