Aéroport de Roissy : turbulences dans l’aérien20/07/20222022Journal/medias/journalnumero/images/2022/07/2816.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Aéroport de Roissy : turbulences dans l’aérien

Depuis le mois de juin, des grèves et débrayages sur les salaires se déroulent à Roissy. Le 13 juillet encore, de nouvelles entreprises s’étaient jointes au mouvement pour une augmentation de 300 euros par mois, un mouvement inter-entreprises qui est une première à Roissy.

Les liens créés, l’unité derrière une même revendication, l’habitude de se retrouver ensemble, la conscience des manœuvres des directions et de l’attitude de certains syndicats compteront dans l’avenir. Bien sûr, les patrons ont manœuvré pour diviser et ont même réussi à faire signer un protocole d’accord chez ADP. Les autres se sont donné rendez-vous en septembre mais rien n’est réglé : terminaux blindés, queues de voyageurs à l’embarquement, aux contrôles, bagages en attente, stress, les conditions de travail et les bas salaires ne sont plus supportables. Sans parler des 35 000 bagages en souffrance, résultat en partie de la grève du 1er juillet, mais aussi d’un bug informatique et du sous-effectif.

Le week-end du 10 juillet, ADP a fait appel à une cinquantaine de volontaires pour tenter de résorber le retard, et on a même vu le directeur de Roissy s’agiter parmi eux. Air France et ADP prétendent que tous les voyageurs ont récupéré leurs bagages depuis, mais les salariés en doutent, si même tous les récupèrent un jour !

Le trafic aérien a repris. Les patrons, à force de licenciements, de suppressions de postes, de non-renouvellements de contrats, ont créé la pénurie actuelle de personnel. Vu les conditions de travail et les salaires, les candidats ne se précipitent pas. Et les mouvements se répandent, avec des débrayages chez Trans­avia (filiale low-cost d’Air France), où un vol sur trois a été annulé le 16 juillet, ou chez Ryanair, qui est appelé à faire grève le week-end du 23 et 24.

Le transport aérien est donc entré dans une zone de turbulences. Les patrons feraient bien d’attacher leur ceinture car les salariés, eux, veulent desserrer la leur.

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